Page 190 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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188 30. Mort aux taxes
fustigé par l’écriteau Mort aux taxes qui a suscité notre entretien.
A remarquer, en passant, que ce serait aussi la mort à la dette pu-
blique puisque la consommation totale ne peut pas normalement
dépasser la production totale.
Dans une conférence donnée à Londres en 1938, Douglas, le
génie qui a donné au monde la lumière du Crédit Social, disait:
«Au lieu d’un système de taxes énorme, compliqué, irritant,
occupant des centaines de personnes, l’objectif des taxes, dans
la mesure où cet objectif peut être justifié, pourrait s’obtenir sans
toute cette bureaucratie et cette comptabilité qui constituent un
pur gaspillage de temps. L’objectif pourrait être atteint, beaucoup
plus simplement et plus justement, par le système de prix.»
Mais pour comprendre cela, il faut d’abord rectifier certaines no-
tions et admettre certains principes, aujourd’hui totalement ignorés
dans le mécanisme des prix. A la lumière de ces notions et de ces
principes, tout s’éclaire: questions de prix, questions de pouvoir
d’achat, questions de taxes, question de libération de la dette pu-
blique, et bien d’autres choses encore.
Il faut penser en termes de réalité
Parle-t-on de production, de consommation, de budget, d’ex-
portation, d’importation, etc.; il faut toujours penser ces choses en
termes de réalités et non pas en termes d’argent. Qu’il s’agisse de
production privée ou de production publique, c’est la capacité de
produire qui doit déterminer les décisions. La finance ne doit jamais
être un obstacle car l’argent, le crédit financier, ne doit être que la
représentation chiffrée des réalités.
Ainsi, un budget du gouvernement ne doit pas être basé sur une
capacité de payer, mais simplement sur la capacité d’exécuter phy-
siquement des travaux ou de fournir concrètement des services
d’ordre public, réclamés par la population. A mesure que travaux et
services sont mis en œuvre, le moyen financier, pour mobiliser ce
qu’il y a à mobiliser, doit venir automatiquement puisque la finance
ne doit être que le reflet du réel, servir le réel et non pas lui faire
obstacle.
De même aussi, la production consiste à fournir de la richesse
répondant à des besoins. Les besoins ne se comblent pas avec de
l’argent mais avec des biens réels. Ce sont ces biens qui sont une
richesse, non pas l’argent.