Page 185 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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30. Mort aux taxes      183

                Les banques se considèrent propriétaires
             de l’argent qu’elles créent d’un trait de plume
           C’est cela aujourd’hui, monsieur Dubois, parce que les banques
        se considèrent comme propriétaires de l’argent qu’elles créent d’un
        trait de plume. Et elles considèrent le gouvernement, donc tout le
        peuple, endetté envers elles pour ces montants d’argent nouveau
        qui ne leur coûtent rien et qu’elles consentent à mettre à la disposi-
        tion du gouvernement, en se faisant récompenser par lui.
           Mais c’est cela, monsieur, qui est un vice fondamental de notre
        système financier actuel. Cet argent de chiffres est aussi bon que de
        l’argent de métal ou de papier pour payer les travailleurs, les machi-
        nes et les matériaux. Également bon aussi, quand on en a, de ces
        chiffres légalisés, pour acheter n’importe quels produits offerts dans
        le pays.  C’est donc un titre sur tout ce qui se fait ou peut se faire
        dans le pays. Or, dites-moi de quel droit les banques, institutions
        privées à profit, peuvent-elles ainsi s’attribuer un droit sur ce qui ne
        leur appartient pas? Car elles ne sont nullement propriétaires des
        hommes ni des choses que l’argent peut mettre en mouvement.

           Les gouvernements sont les valets des banquiers

           En accaparant, ou en s’étant fait concéder le droit de créer l’ar-
        gent, les banques détiennent un pouvoir plus grand que celui du
        gouvernement souverain lui-même. Les banques tiennent une plu-
        me qui peut accorder ou refuser, diminuer ou conditionner le droit
        de produire ou d’obtenir les produits.
           Le gouvernement, lui, tient une plume aussi, mais une plume
        qui, pour pouvoir gouverner, doit signer des dettes et ensuite taxer
        autant qu’il peut pour rembourser ces dettes, sans jamais réussir à
        le faire complètement. C’est pourquoi, plus le pays se développe,
        plus il est endetté envers des gens qui ne le développent pas, en-
        vers les banquiers.

           Et comme l’argent ne vient ainsi qu’à l’état de dettes en-
        vers les créateurs et les contrôleurs de l’argent et du crédit,
        ces messieurs tiennent entre leurs mains, comme l’a bien écrit
        Pie XI dans Quadragesimo Anno: «Ils détiennent entre leurs
        mains, le contrôle du sang même de la vie économique, si
        bien que sans leur permission, nul ne peut respirer.» Person-
        nes,  familles,  institutions  comme  gouvernements,  sont  sous
        la coupe des créateurs de l’argent, des  contrôleurs  du  crédit.
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