Page 183 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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30. Mort aux taxes 181
Comment accorder cela? Il me semble que pour avoir de l’ar-
gent, le gouvernement est bien obligé de taxer.
Ne dites pas cela, monsieur, car on a eu des preuves du contrai-
re. Vous n’êtes pas encore vieux, mais vous devez quand même
bien savoir que pendant les dix années d’avant la deuxième grande
guerre mondiale, les années de la grande crise, il y avait partout des
chômeurs et des indigents. Le gouvernement aurait dû venir à leur
secours. Il le désirait certainement, mais il ne comptait que sur des
taxes pour le faire, car sa dette publique était déjà trop forte. Or, il
lui était impossible de taxer des citoyens qui manquaient déjà d’ar-
gent pour leurs propres besoins. Personne n’aimait cette situation,
mais à peu près tout le monde la croyait insoluble. Pas d’argent, il
fallait bien endurer! Cela, au Canada, en France, en Angleterre, aux
États Unis et dans tous les pays évolués.
De l’argent pour financer la guerre
Mais voici que le 3 septembre 1939, l’Angleterre et la France
déclarent l’existence d’un état de guerre contre l’Allemagne parce
qu’elle a envahi la Pologne. Aussitôt, le Canada entre lui aussi en
guerre à la suite de l’Angleterre. Et le gouvernement du temps, le
gouvernement de Mackenzie King, si pauvre la veille, trouve subito
tout l’argent nécessaire pour financer une guerre qui demande des
millions puis des milliards. Croyez-vous vraiment, monsieur Du-
bois, que le gouvernement trouva son argent en taxant des contri-
buables qui n’étaient pas taxable, la veille, faute d’argent ?
Non, mais alors, où le gouvernement prit-il son argent ?
Il le prit à la source, à la place où l’argent commence. Car il faut
bien que l’argent commence quelque part; donc, il faut qu’il y ait
une source d’argent. Cette source, c’est la banque. Non pas l’ar-
gent des déposants, à peu près personne ne pouvait plus déposer
d’argent aux banques depuis des années. Mais les banques créent
l’argent quand elles consentent à créditer des montants dans le
compte des gouvernements ou d’industriels qui n’en déposent pas.
Des crédits nouvellement nés, faits d’un trait de plume, sur lesquels
les gouvernements et les industriels peuvent tirer des chèques
pour faire tous les paiements nécessaires. Vous comprendrez cela
de mieux en mieux en lisant le journal Vers Demain ou des brochu-
res éditées par Vers Demain sur ce sujet.
Et monsieur Dubois de dire: Cela m’éclaire en effet. Je vois bien