Page 179 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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29. Le Crédit Social remplace les taxes       177

        payer le pain par le boulanger mais par celui qui le consomme. Et
        jamais on ne fait payer un pain deux fois, ni trois fois, pas même
        une fois et demie. Car il ne peut être consommé, mangé ou laissé
        moisir plus d’une fois. Pourquoi donc fait-on payer 250 000$ une
        école qui, neuve, vaut 150 000$ ?
           Pourquoi la  population  de  Kénogami  est-elle  rendue  à payer
        pour la quatrième fois le prix d’un aqueduc qu’elle n’a pas fini de
        consommer une fois, puisqu’il est encore là? Pourquoi? À cause
        du système d’escroquerie qui préside à la naissance de l’argent,
        du crédit financier qui dicte les conditions imposées à la mise en
        circulation de l’argent.
           Si une école de 150 000$ est jugée devoir durer 15 ans, cela veut
        dire qu’elle sera consommée graduellement, en moyenne pour le
        quinzième de sa valeur chaque année. La consommation, l’usage
        de cette école, doit donc être payée par la population qui s’en sert,
        au rythme de 10 000$ par année.  Pas plus.  Et lorsque les 150 000$
        ont été retirés au bout de 15 ans, si l’école est encore là, il n’y a plus
        aucune raison de la faire payer un sous de plus. Elle ne peut être
        consommée plus d’une fois.

              Crédits nouveaux pour une production nouvelle

           Toute production nouvelle doit être financée par des crédits
        nouveaux, là où se fait cette production. Et ces crédits ne devraient
        être retirés qu’à mesure de la consommation, là où se fait cette
        consommation, usure quand il s’agit de bien durable, et au rythme
        où elle a lieu. Si ce rapport entre la production et les émissions de
        crédit pour la financer, et entre la consommation et les retraits de
        crédits par les paiements de ceux qui consomment, si ce rapport-là
        était respecté, la finance serait ce qu’elle doit être, le reflet du réel
        et non plus, comme aujourd’hui, la falsification du réel.
           Et comme on ne peut normalement consommer plus que ce qui
        est produit, l’endettement tel qu’on le connaît, n’existerait pas. Il y
        aurait toujours entre les mains de la population de quoi payer ce
        qu’elle consomme, tant que la consommation ne dépasserait pas
        la production.  Ce qui est un cas difficile à concevoir, n’est-ce pas?
           Mais pourquoi faisons-nous ces réflexions à l’échelon de la pro-
        vince, en parlant de Crédit Québec, Crédit Ontario, Crédit Nouveau-
        Brunswick, etc.?
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