Page 129 - Sous le Signe de l'Abondance
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La science appliquée, bien commun 129

            La science multiplie les produits en diminuant le nombre des
        salariés; or, on n’a pas encore établi de moyen de distribuer les pro-
        duits de la science à ceux qui ne touchent pas de salaire. D’où des
        misères et un désordre croissants au sein des nations où brillent les
        applications de la science. Pour entretenir les activités de produc-
        tion, chaque pays cherche à pousser sa production accumulée vers
        les autres pays et ne veut rien recevoir d’eux; d’où des frictions qui
        aboutissent aux guerres entre nations.
            Ce qui faisait dire, le 2 octobre 1942, en pleine guerre donc, au
        professeur Frederick Soddy, l’un des plus grands savants de l’heure
        actuelle (Prix Nobel de chimie en 1921):
            «La science sans le Crédit Social est pur suicide».
                     La science avec le Crédit Social

            Pourquoi le professeur Soddy ditil: Sans le Crédit Social? Parce
        que, avec le Crédit Social, les produits de la science, tous les biens
        sortis de la ferme, de la forêt et de l’industrie, et répondant aux
        besoins des consommateurs, iraient aux consommateurs, même si
        les salaires sont enlevés par les machines.
            Les créditistes jugent, à bon escient, que ça vaut la peine de
        se démener pour mettre un peu plus de joie sur la terre, même en
        temps de paix, même quand on cesse de mobiliser les hommes et
        les machines pour creuser des tombes.
            Mais qu’est-ce que le Crédit Social apporte donc de nouveau,
        pour que la science serve au lieu de punir? Le Crédit Social fait une
        chose bien simple; il reconnaît que la science est un apanage com-
        mun, et que plus la science etre dans la production, plus des droits
        sur cette production doivent aller à tous et à chacun des membres
        de la société.
                    Exemple — Le courant électrique
            Pour  mieux  comprendre  cela,  passons  cinq  minutes  devant
        une lampe électrique. Tout le monde sait ce que c’est qu’une lampe
        électrique, même ceux qui n’ont pas encore l’électricité dans leur
        maison.
            Je presse un bouton: la lampe devient lumineuse et éclaire tou-
        te la chambre. Pourquoi? Parce que, en pressant le bouton, j’ai fait
        se joindre deux fils, et un courant électrique se précipite immédia-
        tement dans les filaments de l’ampoule et les rend incandescents.
            Mais d’où vient ce courant électrique? D’où vient ce courant si
        commode, prêt à éclairer, à chauffer, à faire tourner des moteurs,
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