Page 132 - Sous le Signe de l'Abondance
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132 Chapitre 29
qu’on refuse à chacun sa part de revenu de cette propriété com-
mune, que des biens se perdent, sont détruits sous les yeux d’une
multitude qui en a besoin.
Le dividende national
Un capitaliste touche des dividendes quand son capital produit,
même si ce n’est pas lui qui fait l’ouvrage.
De même, chaque citoyen, du berceau à la tombe, étant capi-
taliste, co-propriétaire d’un capital commun, doit tirer un dividende
sur ce capital commun lorsque ce capital commun produit. Il doit
tirer son dividende à titre de capitaliste, pas à titre de travailleur.
Lorsqu’il travaille, il touche un salaire; mais, en plus de son salaire
s’il travaille, et sans salaire s’il ne travaille pas, il doit tirer son di-
vidende sur un capital qui lui appartient. Ce capital lui appartient
en commun avec tous ses concitoyens; et c’est pourquoi tous et
chacun ont droit au même dividende en ce qui concerne ce capital
commun devenu productif.
Comprend-on maintenant pourquoi les créditistes demandent
un dividende national?
Et les faits leur donnent tellement raison, que, pour alimenter la
production moderne, il faut absolument en donner beaucoup quel-
que part. On la donne sur la tête des ennemis en temps de guerre,
sous forme de bombes et d’obus. On la donne aux rivières, au feu,
à la mer, aux égouts, à l’oisiveté déprimante en temps de paix, sous
forme de produits détruits ou sous forme de chômage abject. Dans
le premier cas, on tue des frères humains d’une autre nation. Dans
le second cas, on anémie et on tue des frères à côté de soi.
La science sans le Crédit Social est un suicide pour l’humanité.
Avec le Crédit Social, elle mettrait l’abondance, la joie et la paix
dans les maisons et les nations.