Page 133 - Sous le Signe de l'Abondance
P. 133
Chapitre 30
Un système d’argent vicieux
(Causerie prononcée à CKAC par Gilberte Côté, reproduite dans
er
Vers Demain du 1 février 1944.)
Mettre l’argent à sa place
Lorsqu’un créditiste s’adresse à un auditoire qui entend parler de
Crédit Social pour la première fois, la réflexion qui vient tout de suite
aux lèvres des auditeurs est celle-ci: «C’est plein de bon sens».
Oui, le Crédit Social est plein de bon sens parce qu’il veut met-
tre toutes les choses publiques à leur place.
Et comme c’est l’argent qui, dans notre société actuelle, est le
moins à sa place, le Crédit Social commence par dompter l’argent.
Dompter l’argent, le mettre à sa place, faire l’argent remplir sa
fonction, organiser le système financier pour que l’argent atteigne
son but.
Le but de l’argent, la cause finale comme on dit en philoso-
phie, ce pour quoi l’argent est fait, n’est autre chose que de faciliter
l’écoulement des bons produits et des bons services.
Notre système d’argent est-il vicieux?
Si l’argent entrave l’écoulement des produits le système d’ar-
gent est vicieux.
Si l’argent mène à la destruction des hommes et des choses, le
système d’argent est vicieux.
Si l’argent est une arme d’exploitation, le système d’argent est
vicieux.
Si l’argent fait la corruption des âmes, le système d’argent est
vicieux.
Si l’argent est souverain, et commande une humanité servante,
le système d’argent est vicieux.
Or, le système actuel d’argent entrave l’écoulement des pro-
duits, mène à la destruction, crée les exploiteurs, corrompt les
âmes et met les hommes en servitude.
Entrave à l’écoulement des produits
Que l’argent soit une entrave à l’écoulement de la production,
nul n’en a douté pendant la crise de dix ans que nous avons vécue.
Des vitrines remplies de bonnes choses désirées par les consom-
mateurs. Le seul obstacle à ce que ces bonnes choses passent dans
les maisons était le manque d’argent.