Page 61 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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aux consommateurs particuliers par la manufacture de
radios, pourra-t-il acheter «A» plus «B», le prix des radios
finies? «C’est un effet des pratiques financières actuel-
les, écrit A. R. Orage, que l’industrie ne peut distribuer
assez de monnaie en salaires, gages, etc., aux consom-
mateurs pour leur permettre d’acheter les articles qu’ils
produisent et de jouir ainsi des fruits de leur travail.»
Quand nous, de la nation acheteuse, voulons acheter
un radio, nous devons payer dans son prix toutes les
dépenses encourues par sa production. Nous payons
non seulement la radio elle-même, mais aussi une par-
tie du coût de la machinerie et des autres charges de la
manufacture de radios. Nous n’achetons pas seulement
la radio, mais aussi une partie de la manufacture qui l’a
produit. Or nous ne disposons pour cela que de la mon-
naie représentée par les dépenses «A». C’est tout ce que
nous avons reçu pour faire l’emplette!
Ce qui est vrai de l’établissement où l’on fabrique des
radios l’est de tous les autres domaines de l’industrie. Or
le tout est fait de la somme de ses parties. C’est pourquoi
la situation, dans notre système actuel se résume à une
insuffisance de pouvoir d’achat engendrée continuelle-
ment par le cours même de l’industrie.
Les relevés effectués par des statisticiens indiquent
qu’en une période de temps donnée, la monnaie distri-
buée par l’industrie et utilisable comme pouvoir d’achat
est seulement les DEUX-TIERS de la valeur totale attachée
à la production. Cette insuffisance de pouvoir d’achat est
inhérente au procédé même de la facture des prix.
Qu’est-ce donc qui produit cet écart entre le pouvoir
d’achat et les prix, dont la constatation s’impose à tout
observateur? L’explication qu’en donne le Major Douglas
me paraît convaincante. Il dit qu’une forte proportion de
la monnaie placée dans le système de production, sous
forme de prêts de banque, ne passe jamais à l’état de
revenu durant la période même de son placement, mais