Page 66 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Insuffisance du pouvoir d’achat
soit peu à s’écouler? Comment les ventes ne sont-elles
pas tout à fait paralysées? La réponse se trouve juste-
ment dans les cahots du commerce ou dans le chaos de
l’industrie. On peut jeter artificiellement un pont tempo-
raire à travers le gouffre sans pour cela combler celui-ci.
Nous nous trouvons à répondre en même temps à
cette autre question: Pourquoi n’avons-nous pas senti
plus tôt les effets d’un pouvoir d’achat perpétuellement
en retard sur les prix? Si ce manque de pouvoir d’achat
chronique a toujours existé, pourquoi ses effets ne sont-
ils devenus apparents qu’en 1929?
Pour élucider ce point, reconnaissons d’abord ce fait
indéniable que, dans le système économique moderne,
le côté industriel est asservi au côté financier. Pour sau-
ver celui-ci, l’industrie détruit ses produits ou en restreint
systématiquement la quantité. Ou bien elle les cède au-
dessous du prix de revient, ce qui explique pourquoi 90
pour cent des entreprises industrielles font banqueroute.
Ou bien, elle donne ses produits en échange d’une re-
connaissance de dettes, ce qui veut dire, en hypothé-
quant un revenu futur: d’où les «ventes à tempérament»
avec tous leurs aléas et leurs ruines. Ou bien le système
s’accroche à la fermentation de haines entre les nations,
pour activer la fabrication des munitions, au risque de
conduire les hommes à la boucherie. Les considérations
qui suivent vont jeter un peu de lumière là-dessus.
Nouveaux prêts bancaires pour financer la production
L’extension par le système bancaire de ce qui s’ap-
pelle «crédit» fournit la principale force motrice qui tient
la monnaie en activité dans les affaires. Sans cette ex-
tension et renouvellement de prêts, le retard du pouvoir
d’achat deviendrait directement visible. Une nouvelle
production distribue un nouveau pouvoir d’achat aux
consommateurs. Mais elle crée aussi de nouveaux pro-
duits et par conséquent de nouveaux prix. De sorte que