Page 58 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Insuffisance du pouvoir d’achat

            Ce n’est pas là une théorie, mais un fait. Fait prouvé
        par simple règle d’arithmétique et confirmé par l’expé-
        rience. On peut le découvrir dans tous les comptes des
        frais d’opérations industrielles. C’est le Major C. H. Dou-
        glas qui, le premier, en 1920, signala cette disparité chro-
        nique entre le pouvoir d’achat et les prix. En expliquant
        au monde comment le pouvoir d’achat traîne constam-
        ment en arrière des prix, il révélait pourquoi nous restons
        pauvres au sein de l’abondance. La faute en est dans la
        distance qui sépare le pouvoir d’achat de la richesse que
        notre monde moderne peut produire.
            Dans  cet  écart,  dans  ce  gouffre  entre  le  pouvoir
        d’achat et les prix prennent racine les causes de la dé-
        pression, de pauvreté, de privations injustifiées, de grè-
        ves, de bagarres, de banqueroutes et de faillites privées.
        D’un côté du gouffre, beaucoup de produits; de l’autre,
        insuffisance constante de monnaie.
            Rien d’étonnant donc qu’il y ait toujours plus de pro-
        duits que d’acheteurs! Rien d’étonnant que les hommes
        se battent pour les précieux et rares billets d’achat. En
        plein  siècle  de  mécanisme,  seul  celui  qui  a  un  emploi
        peut prétendre à un moyen de vivre. Ceux que la ma-
        chine a déplacés, quand bien même la richesse produite
        a augmenté, ne végètent que grâce à des programmes
        de secours et de charité, lesquels diminuent d’autant le
        pouvoir d’achat des autres. Tant que durera cette lacune
        dans notre système économique, la reprise permanente
        des affaires est un vain mot.
                                 Exemple
            Prenons une manufacture de radio, en affaires disons
        depuis cinq ans. Le directeur de l’entreprise apprend que
        ses  concurrents  installent  de  nouvelles  machines  qui
        épargnent  la  main-d’oeuvre  et  réduisent  leurs  prix  de
        revient au-dessous des siens. Il lui faut absolument ces
        nouvelles machines s’il veut continuer ses affaires. Il se
        présente chez son banquier et sollicite un prêt de 10 000
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