Page 59 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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$ pour acheter les machines nécessaires. Le banquier
considère l’idée bonne, le placement sain et accorde le
prêt, incidentellement créant les 10 000 $, qui devien-
nent une dette pour notre producteur de radios. Ce der-
nier plein d’espoir achète sa machinerie et l’installe. Il
peut maintenant se passer de dix hommes. Il les renvoie.
Leur place est prise par la nouvelle machine, qui ne coû-
te plus que sa dépréciation et la force motrice. Il épargne
les salaires des dix hommes et il y gagne certainement;
autrement il n’aurait pas installé la machine. Mais ces dix
victimes du progrès ont perdu leur emploi et leur paye.
Voilà une diminution réelle de pouvoir d’achat provenant
du remplacement des hommes par la machine.
Comment sont formés les prix
Le procédé de construction des prix s’étage sur tout
le parcours de la production, depuis la matière première
jusqu’à la mise en vente du produit fini dans la vitrine du
magasin. Examinons le procédé à une étape définie, à la
manufacture de radio. Chaque dépense, profits inclus,
qui entre dans la fabrication, d’une radio doit aussi entrer
dans le prix de détail chargé au consommateur. Autre-
ment la manufacture ne peut tenir. Toutes les dépenses
doivent être récupérées dans les prix. C’est le principe
fondamental des affaires. Si le fabricant de radio ne peut
retrouver certaines dépenses, il devra bientôt fermer son
établissement.
Dans les états de compte enregistrant toutes ses dé-
penses, tous ses débours, on distingue deux catégories
de dépenses bien nettement tranchées. Pour en parler
avec clarté, nous allons diviser les dépenses totales du
manufacturier en deux groupes, appelant groupe «A» les
dépenses qui passent directement entre les mains du
public, groupe «B» celles qui restent du côté frais d’opé-
ration.
«A» comprend tous les paiements que la manufac-
ture fait directement aux individus, tels que salaires, bo-