Page 56 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Insuffisance du pouvoir d’achat
Mais une chose aussi a dû frapper notre regard; c’est
que chaque article porte une étiquette avec un prix. D’où
viennent ces prix? Ils sont fabriqués, si l’on peut s’ex-
primer ainsi, comme les produits et en même temps
qu’eux. Dans les usines et ateliers de fabrication, deux
procédés de manufacture marchent simultanément. Le
premier, visible, fournit des produits réels, articles de ri-
chesse dont l’homme a besoin et qu’il désire. Le second
procédé, plutôt invisible, opère sur des chiffres et donne
les prix. Deux courants — marchandises et prix — cou-
lent parallèlement, l’un qu’on remarque, l’autre qu’on ne
remarque pas, et se présentent ensemble dans la vitrine:
marchandises à vendre, chacune réclamant son prix.
Pouvoir d’achat et prix
Nos usines produisent donc, en même temps que des
marchandises, des prix. Toute marchandise doit avoir un
prix de vente. Ce prix de vente doit couvrir tous les frais
entraînés par la production de la marchandise.
Voyons maintenant d’où, comme acheteurs et
consommateurs, nous recevons la monnaie nécessaire
pour égaler les prix des marchandises à acheter?
Dans l’atelier de la richesse, nous avons considéré
deux courants parallèles, un courant de marchandises
et un courant de prix. Pour compléter le tableau, intro-
duisons un troisième et dernier courant: celui de la mon-
naie, des billets qui donne droit aux produits.
Le courant des marchandises et le courant des prix
proviennent tous deux du système de production. Il en
est de même de la monnaie avec laquelle s’achètent les
marchandises. Elle aussi vient du système de production.
Le public acheteur la reçoit en salaires, en dividendes, et
en profits. Le total des sommes ainsi reçues par le public
est ce qu’on appelle le «Pouvoir d’achat de la nation».
Dans notre système économique, ces revenus distri-
bués par la production en échange de travail, de servi-