Page 65 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Chapitre
Économies et placements
La condition se complique encore de ce que nos sa-
laires ou gages ne peuvent tous aller à l’achat des pro-
duits. Le souci de l’avenir commande d’en économiser
une partie pour les mauvais jours et la vieillesse.
La monnaie affectée en placements ne peut l’être à la
consommation. Placée, elle devient la source d’une nou-
velle production, créant ainsi un nouvel établissement
où les dépenses englobées dans les prix dépasseront
encore le pouvoir d’achat. Un des résultats des place-
ments est donc d’agrandir la distance entre le pouvoir
d’achat et les prix.
La somme des épargnes que le public acheteur peut
réussir, à force de gratter, contribue d’autant à réduire le
pouvoir d’achat actuel vis-à-vis des biens de consomma-
tion. Quant à la thésaurisation, elle rend la monnaie inac-
tive et équivaut simplement à la retirer de la circulation.
La disparité grandit
Comme nous avons vu, plus la machine automatique
remplace l’ouvrier, plus grande devient la disparité entre
le pouvoir d’achat et les prix, parce qu’alors, dans les prix
entrent proportionnellement moins de salaires et plus des
autres frais, moins de «A» immédiatement distribué et
plus de «B» qui reste du côté production. Si l’on s’arrête à
réfléchir à cette disparité toujours grandissante, au fur et
à mesure que des machines de plus en plus perfection-
nées déplacent les hommes pour fournir la production
du monde, on comprend que le progrès nous conduit à
l’absurdité insensée d’un maximun de production avec
un minimum de consommation! Et l’on s’étonne encore
du paradoxe de la pauvreté au sein de l’abondance!
Qu’est-ce donc qui tient les affaires en marche?
Dans ces conditions, demandez-vous tout naturelle-
ment, comment se fait-il que les produits réussissent tant