Page 55 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
P. 55
Chapitre
Insuffisance du pouvoir d’achat
provenant des prix
Jusqu’ici nous avons surtout traité de la monnaie.
«Pratiquement tout le pouvoir d’achat naît sous forme
de crédit, et même s’il est transformé en numéraire en
passant par les mains du pauvre qui n’a pas de compte
de banque, ou du riche qui veut de l’argent de poche, il
reprend sa forme de crédit pour disparaître.» (Hawthrey,
Currency and Credit.)
Nous avons vu que le premier défaut fondamental de
notre système monétaire est la rareté artificielle de mon-
naie due au monopole qui en règle la quantité et qui ne la
crée qu’à l’état de dette. Le second défaut, plus subtil, est
peut-être encore plus désastreux que le premier, parce
qu’il concerne les relations directes entre la monnaie et
les produits. Il fait sentir sa morsure sur toute bourse,
depuis celle du mendiant jusqu’à celle du millionnaire,
puisqu’il touche aux prix à payer pour les produits né-
cessaires à la vie.
On reconnaît généralement que l’humanité civilisée
ne souffre pas de surproduction, comme d’aucuns le
prétendaient il y a quelques années, mais plutôt d’une
sous-consommation, résultant d’un manque de pouvoir
d’achat. Sous le système actuel, quelque période que
l’on considère, le montant de monnaie dans la poche
du public acheteur est nécessairement insuffisant pour
acheter la production totale de l’industrie dans cette
même période.
Pourquoi? Revenons à l’image de la grande vitrine du
magasin où nous voyons étalée l’immense richesse, fruit
de la production canadienne. Notre visite à l’intérieur du
magasin nous laissa émerveillés à la vue des centaines
de milliers d’articles variés offerts en vente et de la part
que prend la Science dans leur production.