Page 40 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Nature de la monnaie 3
portant: c’est une institution privée, nullement respon-
sable envers la nation, qui actuellement manufacture
et contrôle la fabrication de la monnaie, et par ce fait,
contrôle les moyens de vivre de toute la nation.
Notre sang économique
La monnaie circule — fait familier à tous. Dans le sys-
tème économique, la monnaie peut très bien être com-
parée au sang du corps humain. La monnaie en affaires
est tout aussi essentiellement nécessaire que le sang
au corps. Elle circule, propageant la vie et l’activité sur
son passage. La monnaie est, en effet, l’intermédiaire
d’échange. Or échange veut dire activité, et cette activité
est le flux de la monnaie, sa circulation. Ce flux est inhé-
rent à la nature de la monnaie; elle ne satisfait les désirs
qu’échangée pour des produits ou des services. Quelle
valeur lui connaissez-vous en elle-même? La monnaie
ne peut d’elle-même vous vêtir, ni vous nourrir; mais elle
peut acheter des vêtements pour vous vêtir et des vic-
tuailles pour calmer votre faim ou satisfaire votre appétit.
Cesse le flux de la monnaie, le commerce meurt, exac-
tement comme meurt l’homme dont le sang est arrêté
dans son cours. Les affaires ne vivent et ne prospèrent
qu’en autant que la monnaie circule.
Nous savons quel temps il faut à la circulation du sang
pour faire le tour du corps humain. On mesure ce temps
par les battements du pouls. De même aussi faut-il du
temps pour que la monnaie fasse le tour du commerce.
Le temps et le volume du flux pris ensemble donnent le
rythme de circulation. C’est ce rythme qui détermine la
vitesse de circulation de la monnaie.
Mais la ressemblance entre la monnaie et le sang ne
s’arrête pas là. L’un et l’autre circulent, c’est-à-dire que
le cours de leur flux les ramène au point de départ. Le
sang part du cœur et revient au cœur. De même, le mou-
vement de la monnaie tend à décrire une sorte de cer-
cle. Sa circulation commence dans une banque, puisque