Page 42 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Nature de la monnaie 1
tes. Nous ne parlons pas ici des dettes de guerre ou des
dettes internationales, ni d’aucune autre de cette espèce
qui occupe la scène momentanément, mais du système
lui-même, en vertu duquel toute monnaie est dette. La
monnaie ne vient au monde qu’à l’état de dette envers le
système bancaire.
Qu’on se débatte tant qu’on voudra, tant que la mon-
naie sortira de sa manufacture à l’état de dette envers le
système bancaire, nous serons les esclaves du système
bancaire. Colbourne remarque: «La perversion a envahi
même notre vocabulaire. On dit qu’une banque vous
octroie un crédit alors qu’elle ne fait rien de ce genre,
c’est une dette qu’elle vous passe!» Voilà bien de quoi
s’inquiéter: la presque totalité de notre monnaie est une
monnaie de dette, créée par le système bancaire qui
base cette dette sur les ressources du pays, sur sa capa-
cité de production.
Renversant, mais néanmoins bien vrai! Notre mon-
naie est le témoignage, circulant de main en main, de
notre esclavage économique, de notre dette envers le
système bancaire privé. Voilà le fait capital qu’il faut com-
prendre et retenir: La majeure partie de notre monnaie
est une monnaie de dette.
Dettes impayables
Est-il étonnant que nous sombrions dans un déluge
de dettes quand chaque article de richesse acheté doit
être payé avec de la monnaie qui représente elle-même
une dette? Les dettes s’acharnent après nous dès notre
berceau et nous accompagnent jusque dans la tombe.
Impossible de s’arracher à l’empire des dettes alimen-
tées par l’ingénieux dispositif financier qui ne crée de
monnaie que moyennant intérêt.
La dette ne peut jamais s’éteindre sous un tel sys-
tème, parce que tout argent mis en circulation l’est par
des prêts bancaires et que l’emprunteur doit rembourser
plus que le montant reçu. Il doit rembourser le principal,