Page 39 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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nomies ou des sommes non nécessaires, c’est tout natu-
rel pour le profane, mais faux: la plus grande partie des
dépôts provient de l’action des banques elles-mêmes,
car en accordant des prêts, en consentant des décou-
verts et en achetant des titres, la banque crée, dans ses
livres, des crédits qui équivalent à des dépôts.» (Rapport
McMillan au Parlement anglais, juin 1931.)
Une des plus grandes autorités sur la question ban-
caire, H.-D. McLeod, nous dit dans son livre, The Theory
and Practice of Banking:
«La caractéristique essentielle et distinctive
d’une banque et d’un banquier, c’est de créer et
d’émettre du crédit payable à demande, crédit
destiné à la circulation, où il remplira les mê-
mes fonctions que la monnaie. Une banque,
par conséquent, n’est pas un bureau pour em-
prunter et prêter de la monnaie, mais bien une
manufacture de crédit. En langage bancaire, un
dépôt et une émission de crédit sont une seule
et même chose. On s’imagine généralement
que les profits du banquier viennent de la diffé-
rence entre l’intérêt qu’il paie pour la monnaie
qu’il reçoit, et l’intérêt qu’il charge pour l’argent
qu’il prête. Le fait est que les bénéfices du ban-
quier consistent exclusivement dans les profits
qu’il fait en créant et émettant le crédit en ex-
cès du montant des espèces qu’il détient. Une
banque qui n’émet de crédit qu’en échange de
monnaie ne peut faire de profits. Ceux-ci com-
mencent seulement quand elle crée et émet du
crédit en échange de dettes payables à une date
ultérieure.»
Nous ne voulons nullement insinuer que cette manu-
facture de monnaie par les banques soit un acte crimi-
nel, puisqu’elles se conforment aux chartes légalement
obtenues. Notre objectif est de faire ressortir ce fait im-