Page 41 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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0   Chapitre 3

        c’est dans les banques que naît la plus grande partie de
        la monnaie. Le banquier, par exemple, octroie un prêt au
        producteur. C’est la naissance de la monnaie. Le produc-
        teur  paie  ses  ouvriers,  ses  directeurs  et  ses  actionnai-
        res, qui, en leur fonction de consommateurs, achètent
        des  produits  au  marché  de  détail.  Le  détaillant  paie  le
        marchand de gros, celui-ci paie le producteur qui peut
        ainsi rembourser son emprunt à la banque. Ce montant
        de crédit est détruit par le fait même de son rembour-
        sement. La banque accorde-t-elle un nouveau prêt, elle
        crée  un  nouveau  dépôt  et  plus  de  crédit.  Le  cercle  se
        répète. Création et destruction sont en marche tous les
        jours. La vie des affaires dépend de la circulation de ce
        sang dans le corps économique.
                          Affaires contre dettes
            Cette  étude  de  la  monnaie  devient  excitante,  car
        nous voici face à face avec la question des dettes. Qui
        ne connaît les dettes? Elles sont toujours à notre porte.
        Elles se présentent sous le visage de notre ami «crédit»
        —  loup  recouvert  d’une  peau  de  mouton.  Les  dettes
        nous  harcèlent  continuellement,  puisque  chaque  créa-
        tion d’argent, chaque prêt de banque, en créant un dé-
        pôt, jette directement l’emprunteur dans les griffes des
        dettes. Les banques, il est vrai, octroient du «crédit» à
        l’emprunteur. Mais ce «crédit» de la banque devient la
        «dette» de l’emprunteur. À vrai dire, la plupart de nos af-
        faires se financent au moyen des dettes, car la monnaie
        créée pour une entreprise est émise à titre de prêt, lequel
        doit être remboursé avec l’intérêt.
                           Le déluge de dettes
            La vieille histoire biblique de Noé et du déluge a son
        parallèle moderne. On nous dit qu’au temps de Noé le
        monde était submergé sous une immense quantité d’eau.
        Hélas!notre  déluge  moderne  est  encore  plus  complet
        que celui de Noé et non moins réel. Car de nos jours,
        nous sommes sûrement noyés dans un déluge de det-
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