Page 37 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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3 Chapitre 3
Cette sorte de monnaie naît et meurt dans la banque, et
la banque est responsable et de sa naissance et de sa
mort. Le banquier crée de rien les moyens de payer.
Les banques créent et détruisent la monnaie par un
simple procédé de comptabilité, par émission et annula-
tion de crédits, comme le démontre bien le prêt bancaire
ordinaire. Allez-vous à la banque pour emprunter 1000 $,
le banquier s’informe de la valeur de votre crédit finan-
cier; s’il le juge bon, il accepte votre billet et vous accorde
l’emprunt sollicité, en créditant votre compte de 1000 $,
exactement comme si vous aviez déposé cette somme
en monnaie. Vous voilà maintenant «en dette» avec votre
ami le banquier. Vous lui devez le 1000 $ que vous avez
emprunté, plus l’intérêt qu’il charge pour l’usage de ce
1000 $ fabriqué par lui, sur la base de votre richesse ga-
gée. Vous pouvez maintenant tirer des chèques sur votre
nouveau compte, ces chèques sont acceptables comme
monnaie. Il y a dans le pays 1000 $ de plus qu’aupara-
vant.
Mais quand arrive le temps de rembourser cette som-
me, vous retirez de la circulation le montant de 1000 $
plus l’intérêt et vous le remettez au banquier. Le compte
du prêt est balancé, 1000 $ ont cessé de vivre. Et c’est
promptement et fidèlement que vous devez rembourser
le banquier, sous peine de perdre les garanties déposées
chez lui comme collatérales.
Si vous ne pouvez pas payer, vos garanties passent
entre ses mains et lui-même peut retirer l’argent de la
circulation en vendant vos garanties, dont la valeur est
toujours bien supérieure à celle du prêt.
En d’autres termes, chaque prêt bancaire crée un dé-
pôt et le remboursement d’un prêt bancaire détruit un
dépôt. Les prêts sont accordés et les dépôts créés, en
créditant le compte de l’emprunteur dans le livre du ban-
quier. La monnaie ainsi créée est détruite de la même fa-
çon, par de simples entrées dans les livres, à mesure que