Page 33 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Chapitre 3
Nature de la monnaie
Nous savons que les produits sont transférés du pro-
ducteur au consommateur au moyen de monnaie. La
monnaie est donc le chaînon unissant la production à
la consommation. Elle sert de pont entre la demande de
produits de la part du consommateur et la satisfaction de
cette demande de la part du producteur. On pourrait dire
que la monnaie est l’agent d’équation entre les désirs
et les produits, permettant la satisfaction des premiers
en terme des seconds. Elle fonctionne comme une force
semblable à l’électricité: elle actionne un moteur, mais
reste invisible, et nous en voyons seulement les effets, la
transformation des désirs, qui sont mentaux, en produits
matériels qui représentent la satisfaction de ces désirs.
La monnaie est un nombre et non une substance ma-
térielle. La monnaie n’est pas la richesse, mais un sym-
bole de la richesse et un moyen d’en mesurer la valeur.
La monnaie nous donne une méthode pour appliquer
une valeur numérique aux produits.
Il suffit d’interpréter notre expérience personnelle de
tous les jours pour comprendre que la monnaie est seu-
lement un titre à la richesse, un simple billet qui nous
autorise à tirer des biens du magasin des Richesses de
la Nation. La monnaie donne droit à la richesse, aux pro-
duits variés qui sont dans le magasin. Un billet de ban-
que, une pièce de monnaie est exactement comme un
billet de chemin de fer, excepté que le billet de chemin
de fer est seulement valable pour voyager, tandis que le
billet-monnaie donne droit à n’importe quoi dont le prix
équivaut au montant fixé sur le billet.
Nous arrivons ainsi à un concept plus exact de la na-
ture de la monnaie ; la monnaie n’est autre qu’un méca-
nisme social conçu pour faciliter le bon ordre dans la pro-
duction et la consommation. Le système monétaire n’est,
en réalité et sous tous les rapports, qu’un simple système