Page 32 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin

Trois mots importants 31

les crédits, créent des dépôts que les emprunteurs met-
tent en circulation au moyen de chèques, et cette mon-
naie de banque est si bien acceptée qu’elle sert main-
tenant à la plus grande partie de nos transactions. Par
le volume de sa circulation, cette monnaie de banque
compte pour plus de quinze fois la monnaie émise par
le gouvernement.
Un point important mérite ici de retenir l’attention.
Avant l’usage des chèques, l’or était la principale mesure
de valeur sur laquelle on basait l’émission de monnaie.
Maintenant que le chèque prévaut et que l’or n’est plus
en circulation dans la plupart des pays, le système mo-
nétaire devient de plus en plus une simple méthode de
comptabilité, tenant le record des valeurs échangées, et
se détache de plus en plus de l’or.
Certaines gens maintiennent encore que le prix de
l’or est le seul étalon des valeurs, mais l’histoire récente,
l’expérience actuelle défient cette croyance. La valeur de
la monnaie, son pouvoir d’achat, dépend de la quantité
de monnaie par rapport à la demande, c’est-à-dire par
rapport au volume des produits, au chiffre de la popula-
tion et à l’activité commerciale. L’étalon-or n’a pas empê-
ché la dévalorisation (suivie de la dévaluation) du franc,
de la lire, du mark, lorsqu’on a mis cinq fois plus de francs
en circulation en France sans augmenter simultanément
le volume des produits, quatre fois plus de lires en Italie
et des millions de fois de plus de marks en Allemagne.
L’étalon-or ne nous intéresse pas. Nous nous intéres-
sons bien plutôt au fonctionnement pratique du système
monétaire, et l’or n’est plus maintenant en circulation.
Nous avons défini la monnaie comme simple moyen
d’échange, et nous étudions la manière dont cet inter-
médiaire remplit actuellement son rôle.