Page 107 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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10 Chapitre 11
Le dividende ne fait rien de la sorte; le travailleur en bé-
néficie au même titre que celui qui ne travaille pas. Le
travail conserve donc tout son stimulant.
«Il est faux de dire que le dividende soit immérité.
Dans une compagnie, ceux qui apportent des capitaux,
même s’ils ne travaillent pas, ont droit à une certaine par-
tie des revenus de la production. Dans la société, tous les
consommateurs apportent une certaine valeur aux fruits
de la production, par le simple fait qu’ils font partie du
corps des consommateurs. Quelle valeur aurait la cen-
trale électrique de Beauharnois, s’il n’y avait pas dans le
pays une population capable d’en utiliser le produit?
«D’ailleurs, l’augmentation moderne, phénoména-
le, de la capacité de production, est le fruit du cerveau
humain de cette génération et de générations passées.
C’est une acquisition commune à laquelle ont droit tous
les hommes.
«La science, les recherches ont donné la machine pour
soulager l’humanité de ses corvées assujettissantes. Si la
machine déplace le travail des bras, c’est une bénédiction,
à la condition que le salaire gagné par la machine aille à
ceux dont elle diminue l’ouvrage. Le système actuel chan-
ge cette bénédiction en malédiction, comme il fait pour
bien d’autres choses, car il est un système mauvais, né de
l’avarice et de la loi du plus fort; il met la main sur les reve-
nus de la machine et les dirige vers les coffre-forts des rois
de la finance, tandis que le travailleur limite ses satisfac-
tions à un salaire mesquin et envisage le lendemain avec
terreur, s’il n’est pas déjà à la ration des secours directs.
«Le Crédit Social n’est pas du socialisme, n’abolit pas
la propriété privée et ne vise pas au partage égal de la
richesse. Mais il ne reconnaît pas la loi de la jungle; il éta-
blit une saine solidarité entre les membres de la nation;
il accueille les développements de la science et en fait
bénéficier toute l’humanité; il crée une atmosphère de
justice sociale; il favorise le mariage et la famille.»