Page 105 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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10 Chapitre 11
Le dividende n’est pas une aumône
Ceux qui, pour la première fois, entendent parler du
Dividende, sont parfois portés à le prendre pour une
forme de «charité publique», une espèce de “bien-être
social». Le Dividende n’est pas une aumône. L’aumône
publique, telle qu’on l’a actuellement dans le «secours
direct», prend à Pierre pour passer à Paul. Elle n’aug-
mente pas le pouvoir d’achat. Elle soustrait la monnaie,
au moyen de taxes, du revenu déjà inadéquat des em-
ployés pour supporter ceux qui ne sont pas employés. Le
«secours direct» n’ajoute pas un sou au total du revenu
national. Le Dividende, au contraire, est le moyen d’enta-
mer un nouveau réservoir de crédit, inutilisé aujourd’hui,
mais dont l’exploitation est nécessaire pour distribuer la
production dont le Canada se prive ou qu’il laisse périr
sous les yeux d’une population dans le besoin. Il aug-
menterait directement le revenu national. Pour chaque
acheteur, consommateur de produits, il représente le
droit aux bénéfices de la civilisation moderne.
Le dividende conduirait-il à la paresse?
Nous ne croyons mieux résoudre cette objection qu’en
citant ici Le Moniteur de décembre 1935, pages 52 à 54:
«Quelques moralistes vont poser une objection.
Concédé, diront-ils, que la nation reprenne et exerce seu-
le le contrôle du crédit et de la monnaie; concédé, que la
monnaie doive être réglée de façon à distribuer adéqua-
tement les fruits de la production; concédé encore, cet
escompte sur les prix de détail, qui équivaut à une aug-
mentation momentanée des salaires des travailleurs pour
les récompenser d’une production surabondante; mais ce
dividende national, distribué indistinctement à tous les ci-
toyens, n’est ni mérité ni juste et son fruit sera l’oisiveté.
Quelques remarques vont disposer de cette objection.
«Il y a toujours eu et il y aura toujours des gens qui
ne travaillent pas, souvent victimes de circonstances, de