Page 108 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Conclusion

                            (Par le Traducteur)
            Le  simple  exposé  des  principes  du  Crédit  Social  donné
        dans cet opuscule est de nature à faire tomber bien des pré-
        jugés. Dans la correspondance  assez volumineuse qui s’est
        greffée sur nos études monétaires, nous avons remarqué que
        la plupart des objections ou des simples points d’interrogation
        posés à l’égard du Crédit Social se résolvent facilement par
        une connaissance un peu plus approfondie du système. De
        sorte qu’il serait sans doute oiseux d’en traiter ici, après les
        chapitres qui précèdent. Cependant, quelques considérations,
        glanées un peu au hasard parmi celles que suscita la corres-
        pondance à laquelle nous venons de faire allusion, ne seront
        peut-être pas tout à fait hors de propos.
            Ne craignez-vous pas l’ingérence de l’État avec un tel sys-
        tème? nous demande quelqu’un.
            Il  faudrait  d’abord  s’entendre  sur  le  genre  d’ingérence
        dont on veut parler. S’il s’agit d’ingérence dans la production,
        nous répondons emphatiquement: NON! Le Crédit Social ne
        touche aucunement à la partie production du système écono-
        mique. Il n’y a rien à reprocher aux méthodes de production.
        Assurément, elles se perfectionneront encore, lorsqu’elles ne
        seront plus entravées par l’accumulation de produits deman-
        dés, mais invendables faute de pouvoir d’achat. Veut-on dire
        l’ingérence de l’État dans la consommation? Le Crédit Social
        respecte  absolument  la  liberté  du  consommateur,  puisqu’il
        n’émet de nouvelle monnaie qu’entre ses mains par le divi-
        dende, ou d’après son choix par le juste prix qui s’applique
        aux ventes effectuées. S’agit-il de l’ingérence de l’État dans
        le contrôle de la monnaie? S’il est un service public qui doit
        tomber sous la régie publique, c’est celui de la monnaie. Pré-
        fère-t-on l’ingérence du monopole privé de la monnaie dans
        les affaires de la nation, sa dictature toute-puissante sur les
        gouvernements à tous les paliers (au fédéral, au provincial,
        au municipal)? Remarquons d’ailleurs, que ce n’est pas préci-
        sément le gouvernement du jour qui créera la monnaie et en
        réglera la quantité; mais bien plutôt la foule des producteurs
        et consommateurs, par la somme de leur travail, d’une part, et
        de leur demande de l’autre.
            Dans  le  Crédit  Social,  il  n’est  pas  question  de  monnaie
        dirigée, dans le sens où on l’entend généralement, de mon-
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