Page 109 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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10    Chapitre 12

        naie créée ou retirée de la circulation par des hommes, même
        fonctionnaires de l’État, au gré de leur jugement. Dans le Cré-
        dit  Social,  la  monnaie  augmente  ou  diminue  automatique-
        ment selon la production de la nation travaillante répondant
        aux besoins de la nation consommatrice. Ce n’est donc pas
        le  gouvernement  qui  règle  la  quantité  de  monnaie,  ce  sont
        les travailleurs eux-mêmes. Plus vous produisez de biens qui
        trouvent  consommateurs,  plus  vous  avez  de  monnaie  pour
        permettre  leur  écoulement.  Tout  ce  qui  est  matériellement
        possible  le devient financièrement. L’ingérence de l’État, ou
        l’ingérence de particuliers, n’est pas à craindre dans un sys-
        tème où seule la production de richesse réelle, obéissant à la
        capacité de production et à la demande de la consommation,
        règle le volume de la monnaie.
            Ne craignez-vous pas le glissement vers le socialisme?
            Allez dans l’ouest, vous verrez que la plus vive opposition
        à l’expansion de la doctrine monétaire du Crédit Social vient
        des socialistes. À preuve, cet opuscule de Charles E. Burford,
        d’Edmonton (Alberta), Douglasism vs Socialism, dans lequel
        l’auteur, socialiste, déclare que «l’établissement d’un program-
        me de Crédit Social Douglas ferait plus que n’importe quelle
        autre force pour reculer l’avènenement du socialisme et per-
        pétuer le régime capitaliste.» Et il s’en lamente! Le socialisme
        et d’autres ismes encore plus néfastes n’ont pas de meilleur
        terrain pour se propager que le mécontentement des masses,
        l’oppression des travailleurs par les puissances de l’argent. En
        corrigeant ces injustices, le Crédit Social gâte les chances des
        propagandistes qui voudraient bouleverser l’ordre social.
            Admettons qu’en certains, lieux, des groupes à tendances
        communistes font du zèle pour le Crédit Social. Il s’agit de gens
        qui comprennent mal le Crédit Social, s’ils pensent pouvoir
        s’en faire un tremplin pour monter sur un trône communiste.
        Le Crédit Social est, en effet, aux antipodes du communisme.
        Le  communisme  met  l’homme  au  service  d’un  système;  le
        Crédit Social place un système au service de l’homme. À ce
        point de vue, le capitalisme abusif d’aujourd’hui présente un
        aspect commun avec la dictature communiste, puisqu’il place
        l’homme au service de l’argent!
            Les  socialistes  veulent  la  socialisation  de  l’industrie  et
        même de l’agriculture. Le Crédit Social, nous venons de le dire,
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