Page 106 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Le Dividende National  10

        défectuosités physiques ou mentales, ou même simple-
        ment parce qu’ils ne veulent pas travailler et préfèrent
        vivre au crochet des autres. La société a toujours eu ces
        malheureux ou ces parasites à charge, d’une manière ou
        de l’autre. Ce fut la mendicité, ce furent les refuges pu-
        blics, c’est le secours direct, et c’est même, dans certains
        cas, la prison. Lorsque le Crédit Social, au lieu de taxer
        Pierre ou Paul, qui n’ont rien de trop, pour soutenir ces
        chômeurs,  volontaires  ou  non,  leur  distribue  modéré-
        ment — assez pour les soustraire au dénuement absolu
        — des surplus de la production, il est déjà bien supérieur
        au système actuel. Celui-ci répartit la pauvreté, au lieu
        que le Crédit Social répartirait l’abondance.
            «De plus, il est faux de dire qu’un dividende alimen-
        terait la paresse, puisque, comme nous le remarquons
        plus haut, le fléchissement dans la production affecterait
        le montant de ce dividende. Sache-t-on qu’un dividende
        payé aux actionnaires d’une société coopérative les dé-
        sintéresse des activités de leur société et les porte à la
        fainéantise? Le contraire n’a-t-il pas lieu? Il y a certaine-
        ment des insouciants qui bénéficient de l’énergie et de
        l’ardeur des autres; mais cela est inévitable et, d’ailleurs,
        les  travailleurs  ayant  leur  salaire  en  plus  et  ce  salaire
        restant la principale source du pouvoir d’achat, nous ne
        voyons pas qu’ils soient portés à se croiser les bras pour
        joindre les rangs des parasites.
            «C’est, en définitive, le travail fructueux qui détermi-
        ne les disponibilités du Crédit Social, dividende y com-
        pris. La paresse détruirait ces disponibilités, de sorte que
        le système porte en soi-même l’impulsion au travail. On
        cite, il est vrai, des cas où des chômeurs secourus ont re-
        fusé de se remettre au travail, à salaire. Il serait première-
        ment intéressant de savoir quel salaire on leur a offert en
        regard du secours direct; il faut observer, deuxièmement,
        qu’on inflige une sorte de pénalisation au travail en sup-
        primant le secours à l’homme qu’on renvoie à l’ouvrage.
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