Page 104 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Le Dividende National 103
Ceux-ci, d’ailleurs, supposent la production, une produc-
tion plus abondante que le pouvoir d’achat, qu’ils ont
pour mission de compléter, de concert avec le juste prix.
Les salaires continueront comme aujourd’hui, basés sur
les services du travailleur. L’utilité économique et sociale
de chaque ouvrier doit toujours régler le montant de son
salaire. Mais il faut bien reconnaître que le total des hono-
raires et salaires, si élevé soit-il, ne peut acheter le total de
la production. L’expérience le prouve à l’évidence, et nous
avons démontré pourquoi. L’augmentation des salaires et
la diminution des heures d’ouvrage ne résolvent pas le
problème: on constate alors une hausse de prix qui main-
tient la disparité, si même elle ne l’accentue pas.
Le pouvoir d’achat doit être augmenté par un moyen qui
n’ajoute pas aux dépenses de la production. Le Dividende
National est la solution qui libère de ce cercle vicieux.
Mais nous avons une mentalité à corriger. Habitués
à la rareté d’argent qui nous fait croire que le pays est
pauvre, nous avons peine à comprendre les avantages
matériels et moraux qui résulteraient de l’équation du
pouvoir d’achat avec les prix de vente des produits. Mo-
raux, avons-nous dit, car il en découlerait un concept
nouveau de l’importance de l’homme qu’aujourd’hui on
fait passer après l’argent. On verrait se développer une
meilleure compréhension de la coopération de l’homme
avec l’homme au profit de tous et de chacun. De ce côté,
les effets bienfaisants d’un système qui, sans nuire à l’ini-
tiative privée ni à la propriété, permet à tous de participer
à la richesse d’un pays et d’un siècle d’abondance, dé-
passe les prévisions les plus hardies.
Néanmoins, le besoin immédiat d’un Dividende reste
surtout un besoin économique, le besoin de pourvoir
aux multitudes qui vivent de secours direct alors qu’on
limite la production possible. Le Dividende livrerait aux
consommateurs des biens qu’on détruit ou qu’on se pri-
ve de produire parce que le système ne le permet pas.