Page 110 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Conclusion 10
ne propose aucun changement au système de production. La
production n’est pas en défaut, elle fait merveille. Notre pro-
duction, sous le régime de l’entreprise privée, donne pleine sa-
tisfaction. Pourquoi la changer? On corrige ce qui est mauvais,
pas ce qui est bon. Si le peuple juge que certaines exploitations
devraient être sous le domaine de l’État, de la province ou de
la municipalité (exemple: les postes, l’électricité, la voirie, le
service d’eau, etc.), c’est affaire d’administration.
«Il y a certaines catégories de biens pour lesquels on
peut soutenir avec raison qu’ils doivent être réservés à la
collectivité, lorsqu’ils en viennent à conférer une puissance
économique telle qu’elle ne peut, sans danger pour le bien
public, être laissée entre les mains des personnes privées.»
(Pie XI, Encyclique Quadragesimo Anno du 15 mai 1931) .
Le Crédit Social ne vise que la partie financière du sys-
tème économique. Celui-ci, en effet, incorpore trois systèmes
subsidiaires distincts: système producteur, système financier,
système consommateur. Le Crédit Social ne trouve de faute
qu’au second; et encore dans celui-ci ne cherche-t-il à corriger
que ce qu’il juge défectueux. Les socialistes, les communis-
tes, les technocrates veulent une sorte de dictature par l’État
ou par un «bureau d’experts.» Quand bien même ils feraient
disparaître la pauvreté, ils ne satisferont pas l’homme qui veut
une certaine liberté. Le Crédit Social respecte cette liberté, res-
pecte l’initiative privée, la recherche du profit légitime, mais,
en établissant une monnaie répondant à la production très dé-
veloppée d’aujourd’hui, il tue la pauvreté.
Le Crédit Social ne prend le bien de personne. Il ne suggère
même pas de reprendre les acquisitions d’origine discutable
effectuées par des intérêts puissants. Il ne répudie pas les det-
tes contractées. Mais il fait cesser la fabrication de monnaie
par des particuliers; il arrête l’accaparement, il arrête l’endet-
tement de la nation à un petit groupe. Toute l’opposition qu’on
lui fait vient de là. Les dettes passées se régleront facilement
par la production abondante dont le pays est capable, sous un
système qui permet de monétiser la production.
Mais qui va empêcher, comme aujourd’hui, les intérêts
puissants de s’accaparer de tout? Le Crédit Social crée plus
de monnaie, mais les ogres de l’argent ne vont-ils pas tout
engloutir?