Page 31 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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productivité énergétique et qu’il est possible, en même temps, de
faire progresser la recherche d’énergies alternatives.» Par exem-
ple, dans le documentaire Home du photographe et cinéaste Yann
Arthus-Bertrand, présenté dans plus de 130 pays lors de la journée
mondiale de l’environnement, le 5 juin 2009, on y explique, entre
autres:
«Le soleil est la première source d’énergie de la terre; ce que le
végétal a fait en capturant son énergie (par la photosynthèse), les
hommes ne peuvent-ils le faire? En une heure, le soleil donne à la
terre l’Énergie consommée par toute l’humanité en un an. Tant que
la terre existe, l’énergie du soleil est inépuisable. Il suffit de cesser
de fouiller le sol (pour y extraire le pétrole et autres sources d’éner-
gie non-renouvelables polluantes) et de lever les yeux vers le ciel»
(au sens propre comme au sens figuré, pourrait-on ajouter). Les
technologies alternatives existent, à des coûts dérisoires (comme
le soleil, qu’aucune multinationale ne peut contrôler), mais ce sont
de puissantes forces financières qui imposent encore l’usage du
pétrole.
Le vrai problème: la dénatalité
Pendant de nombreuses années on a entendu de soi-disant
experts prétendre qu’il y avait trop de monde sur la planète, qu’il
n’y avait pas assez de ressources pour faire vivre tout ce monde,
et qu’il fallait recourir à l’avortement, la contraception (et les guer-
res, épidémies et famines donnant un coup de main aussi) pour
réduire drastiquement la population. (Plusieurs pays développés
attachent d’ailleurs comme condition à leur aide aux pays en voie
de développement l’imposition de l’avortement et des moyens arti-
ficiels de contraception.) Benoît XVI détruit ce mythe malthusien
en déclarant que le véritable problème aujourd’hui dans le monde,
ce n’est pas la surpopulation, mais la dénatalité, ou ce que certains
appellent «l’hiver démographique» (n. 44):
«Considérer l’augmentation de la population comme la cause
première du sous-développement est incorrect, même du point
de vue économique: il suffit de penser d’une part à l’importante
diminution de la mortalité infantile et à l’allongement moyen de la
vie qu’on enregistre dans les pays économiquement développés,
et d’autre part, aux signes de crises qu’on relève dans les sociétés
où l’on enregistre une baisse préoccupante de la natalité. (…)
«L’ouverture moralement responsable à la vie est une richesse
sociale et économique. De grandes nations ont pu sortir de la mi-