Page 28 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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pour l’Église universelle, qui répond aux enseignements de soli-
darité et de partage de son Fondateur, le Seigneur Jésus.
«Éliminer la faim dans le monde est devenu une exigence à
poursuivre pour sauvegarder la paix et la stabilité de la planète.
La faim ne dépend pas tant d’une carence de ressources matériel-
les, que d’une carence de ressources sociales, la plus importante
d’entre elles étant de nature institutionnelle. Il manque en effet
une organisation des institutions économiques qui soit en mesure
aussi bien de garantir un accès régulier et adapté du point de vue
nutritionnel à la nourriture et à l’eau, que de faire face aux néces-
sités liées aux besoins primaires et aux urgences des véritables
crises alimentaires, provoquées par des causes naturelles ou par
l’irresponsabilité politique nationale ou internationale.
«Le problème de l’insécurité alimentaire doit être affronté
dans une perspective à long terme, en éliminant les causes struc-
turelles qui en sont à l’origine et en promouvant le développe-
ment agricole des pays les plus pauvres à travers des investis-
sements en infrastructures rurales, en systèmes d’irrigation, de
transport, d’organisation des marchés, en formation et en diffu-
sion des techniques agricoles appropriées, c’est-à-dire suscep-
tibles d’utiliser au mieux les ressources humaines, naturelles et
socio-économiques les plus accessibles au niveau local, de façon
à garantir aussi leur durabilité sur le long terme.» (n. 27.)
Justice distributive
Comme le fait remarquer le Pape, ce n’est pas la production qui
manque («pas une carence de ressources matérielles») mais c’est
la distribution qui fait défaut, il faut donc avoir recours à la «justice
distributive», à la distribution par un dividende:
«La doctrine sociale de l’Église n’a jamais cessé de mettre
en évidence l’importance de la justice distributive et de la justice
sociale pour l’économie de marché (n. 35) ... La vie économique
a sans aucun doute besoin du contrat (les salaires en échange
du travail fourni) pour réglementer les relations d’échange entre
valeurs équivalentes. Mais elle a tout autant besoin de lois justes
et de formes de redistribution guidées par la politique, ainsi que
d’œuvres qui soient marquées par l’esprit du don.» (n. 37)
Ceux qui ont étudié le Crédit Social savent que les salaires ne
suffisent pas pour acheter toute la production et, de plus, que ce
n’est pas tout le monde qui est employé dans la production (en-
tre autres, grâce aux machines qui remplacent le labeur humain).