Page 30 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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30   Leçon 2

        de manipulation de la vie humaine est omniprésent, «où émerge
        avec une force dramatique la question fondamentale de savoir si
        l’homme s’est produit lui-même ou s’il dépend de Dieu» (n. 74).
                         Le pillage des ressources

            Au paragraphe 49 de Caritas in veritate, Benoît XVI parle de
        «l’accaparement  des ressources énergétiques non  renouvela-
        bles par certains États, groupes de pouvoir ou entreprises, (qui)
        constitue un grave obstacle au développement des pays pauvres.
        Ceux-ci n’ont pas les ressources économiques nécessaires pour
        accéder aux sources énergétiques non renouvelables existantes
        ni pour financer la recherche de nouvelles sources alternatives.
        L’accaparement des ressources naturelles qui, dans de nombreux
        cas,  se trouvent  précisément  dans les pays  pauvres,  engendre
        l’exploitation et de fréquents conflits entre nations ou à l’intérieur
        de  celles-ci.  Ces  conflits se déroulent  souvent  sur le  territoire
        même de ces pays, entraînant de lourdes conséquences: morts,
        destructions et autres dommages. La communauté internationale
        a le devoir impératif de trouver les voies institutionnelles pour
        réglementer l’exploitation des ressources non renouvelables, en
        accord avec les pays pauvres, afin de planifier ensemble l’avenir.»
            Un exemple qui vient tout de suite à l’esprit, c’est celui de la
        République démocratique du Congo (RDC, ou ancien Zaïre). L’Afri-
        que est le continent martyr du monde moderne, et la RDC en est
        le coeur saignant. Chaque mois, 45 000 Congolais meurent de la
        guerre. La Mission des Nations Unies (20 000 employés et 1 milliard
        $ de budget par année) observe et compte les morts, sans interve-
        nir (ce qui amène les évêques de la RDC à dire «On n’a pas besoin
        de l’ONU pour compter nos morts», surtout si ça coûte un milliard
        de dollars…).
            Ces guerres en République démocratique du Congo, qui ont
        fait déjà plus de 10 millions de morts depuis 1994, lancées par des
        rebelles avec le soutien du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi
        voisins, cachent le pillage  des minerais (coltan, métal magique
        de la téléphonie cellulaire, diamant, cobalt, or, cuivre) et d’autres
        ressources au profit des firmes multinationales. Les exportations
        minières congolaises tournent autour de 3 milliards de dollars par
        an, mais les minerais pillés en valent au moins le double, alors que
        75 % des Congolais vivent sous le seuil de pauvreté, avec moins
        d’un dollar par jour.
            Le Pape ajoute «qu’il est possible d’améliorer aujourd’hui la
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