Page 26 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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        bonne chose, car ça donne plus de temps libres aux êtres humains
        pour se consacrer à d’autres activités (comme s’occuper de leur
        famille), des activités de leur choix. (Mais cela, à condition de rece-
        voir un revenu pour remplacer le salaire perdu avec l’introduction
        de la machine; c’est ce que ferait le dividende du Crédit Social.)
            Le profit n’est pas la fin ultime, il est un moyen. La fin, le but,
        c’est la satisfaction des besoins humains. Benoît XVI écrit (n. 21):
        «Le profit est utile si, en tant que moyen, il est orienté vers un
        but qui lui donne un sens relatif aussi bien quant à la façon de le
        créer que de l’utiliser. La visée exclusive du profit, s’il est produit
        de façon mauvaise ou s’il n’a pas le bien commun pour but ultime,
        risque de détruire la richesse et d’engendrer la pauvreté.»
            La finance aussi est un moyen, un instrument, et non une fin:
        son but est de financer la production et la distribution. La finance
        aussi doit être soumise aux règles morales: «Il faut enfin que la
        finance en tant que telle, avec ses structures et ses modalités de
        fonctionnement nécessairement  renouvelées  après  le mauvais
        usage qui en a été fait et qui a eu des conséquences néfastes sur
        l’économie réelle, redevienne un instrument visant à une meilleu-
        re production de richesses et au développement. Toute l’écono-
        mie et toute la finance, et pas seulement quelques-uns de leurs
        secteurs, doivent, en tant qu’instruments, être utilisés de manière
        éthique afin de créer les conditions favorables pour le développe-
        ment de l’homme et des peuples.» (Caritas in veritate, n. 65.)
            Jean-Paul II parlait de systèmes érigés en «structures de péché»
        («le désir exclusif du profit et la soif du pouvoir dans le but d’impo-
        ser aux autres sa propre volonté», cf. encyclique Sollicitudo rei so-
        cialis, n. 37), mais ces systèmes sont gérés par des êtres humains,
        qui ont aussi leurs responsabilités. Benoît XVI ajoute, dans Caritas
        in veritate, que «le développement est impossible, s’il n’y a pas
        des hommes droits, des acteurs économiques et des hommes poli-
        tiques fortement interpellés dans leur conscience par le souci du
        bien commun… Quand l’absolutisation de la technique prévaut, il
        y a confusion entre les fins et les moyens: pour l’homme d’affai-
        res, le seul critère d’action sera le profit maximal de la production;
        pour l’homme politique, le renforcement du pouvoir; pour le scien-
        tifique, le résultat de ses découvertes.» (n. 71.)
                          Les problèmes actuels
            Le Pape continue, en décrivant les problèmes actuels de l’éco-
        nomie et de la société:  «Les forces techniques employées,  les
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