Page 27 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Caritas in veritate  27

        échanges planétaires,  les  effets délétères  sur  l’économie  réelle
        d’une activité financière mal utilisée et, qui plus est, spéculative,
        les énormes flux migratoires, souvent provoqués et ensuite gérés
        de façon inappropriée, l’exploitation anarchique des ressources
        de la terre, nous conduisent aujourd’hui à réfléchir sur les mesu-
        res nécessaires pour résoudre des problèmes qui non seulement
        sont nouveaux par rapport à ceux qu’affrontait le Pape Paul VI,
        mais qui ont aussi, et surtout, un impact décisif sur le bien pré-
        sent et futur de l’humanité. (…) La crise nous oblige à reconsidé-
        rer notre itinéraire, à nous donner de nouvelles règles et à trouver
        de nouvelles formes d’engagement, à miser sur les expériences
        positives et à rejeter celles qui sont négatives. (n.21.)
            «Le scandale de disparités criantes demeure. La corruption
        et le non respect des lois existent malheureusement aussi bien
        dans le comportement des acteurs économiques et politiques des
        pays riches, anciens et nouveaux, que dans les pays pauvres (n.
        22) … Le marché devenu mondial a stimulé avant tout, de la part
        de pays riches, la recherche de lieux où délocaliser les produc-
        tions à bas coût dans le but de réduire les prix d’un grand nombre
        de biens… En conséquence, le marché a encouragé des formes
        nouvelles de compétition entre les États dans le but d’attirer les
        centres de production des entreprises étrangères, à travers divers
        moyens… les politiques d’équilibre budgétaire, avec des coupes
        dans les dépenses sociales, souvent recommandées par les ins-
        titutions financières internationales, peuvent laisser les citoyens
        désarmés face aux risques nouveaux et anciens.» (n. 25.)
            On se bat entre nations pour attirer les fameux emplois, quitte
        à  verser  des  subventions  extravagantes:  pour  ne  prendre  qu’un
        exemple tout récent, il a été calculé que l’aide des gouvernements
        canadien et ontarien en juin dernier pour sauver General Motors en
        revient à 1 400 000 dollars par emploi… ça fait cher l’emploi, mais
        c’est ce qui arrive lorsque le moyen (l’emploi) est plus important
        que la fin (la satisfaction des besoins humains).

                      Donner à manger aux affamés
            «Dans bien des pays pauvres, l’extrême insécurité vitale, qui
        est la conséquence des carences alimentaires, demeure et risque
        de s’aggraver: la faim fauche encore de très nombreuses victimes
        comme autant de Lazare auxquels il n’est pas permis de s’asseoir,
        comme le souhaitait Paul VI, à la table du mauvais riche. Donner à
        manger aux affamés (cf. Mt 25, 35.37.42) est un impératif éthique
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