Page 35 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Caritas in veritate  35

        de la pauvreté et de la faim dans le monde, nous devons prendre
        conscience que nous sommes tous des enfants de Dieu, des fils du
        même Père, que l’amour de Dieu doit nécessairement être accom-
        pagné de l’amour du prochain (n. 78):
            «Sans Dieu, l’homme ne sait où aller et ne parvient même pas
        à comprendre qui il est. Face aux énormes problèmes du dévelop-
        pement des peuples qui nous pousseraient presque au découra-
        gement et au défaitisme, la parole du Seigneur Jésus Christ vient
        à notre aide  en nous rendant  conscients de ce fait  que: “Sans
        moi, vous ne pouvez rien faire” (Jn 15, 5); elle nous encourage:
        “Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde” (Mt 28,
        20)… C’est la conscience de l’Amour indestructible de Dieu qui
        nous soutient dans l’engagement, rude et exaltant, en faveur de
        la justice, du développement des peuples avec ses succès et ses
        échecs, dans la poursuite incessante d’un juste ordonnancement
        des réalités humaines.»
           Le Pape n’est pas pour un gouvernement mondial
                                        La plupart des journaux  et
                                     autres médias d’information n’ont
                                     retenu  qu’une  seule  phrase de la
                                     nouvelle encyclique de Benoît XVI,
                                     et titrent en grosses lettres: Le Pape
                                     est pour une «autorité  politique
                                     mondiale»,  ou même un «gouver-
                                     nement mondial». En réalité, si on
                                     lit clairement  l’encyclique,  Benoît
                                     XVI parle directement contre un tel
                                     gouvernement mondial qui abolirait
                                     tous les États nationaux.
            Le paragraphe de l’encyclique qui, cité hors contexte, peut lais-
        ser un certain doute, se lit comme suit (n. 67): «Pour le gouverne-
        ment de l’économie mondiale, pour assainir les économies frap-
        pées par la crise, pour prévenir son aggravation et de plus grands
        déséquilibres, pour procéder à un souhaitable désarmement inté-
        gral, pour arriver à la sécurité alimentaire et à la paix, pour assurer la
        protection de l’environnement et pour réguler les flux migratoires,
        il est urgent que soit mise en place une véritable Autorité politique
        mondiale telle qu’elle a déjà été esquissée par mon Prédécesseur,
        le bienheureux Jean XXIII».
            Cependant,  au paragraphe 41, le Saint-Père  explique ce
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