Page 228 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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228   Annexe D

        l’objectif de maximiser les bénéfices est suffisant. Mais le marché
        ne garantit pas en soi le développement humain intégral ni l’inclu-
        sion sociale.  En attendant, nous avons un «surdéveloppement,
        où consommation et gaspillage vont de pair, ce qui contraste de
        façon inacceptable  avec des situations permanentes de misère
        déshumanisante» (Benoît XVI, Caritas in veritate, n. 22); et les
        institutions économiques ainsi que les programmes sociaux qui
        permettraient aux plus pauvres d’accéder régulièrement aux res-
        sources de base ne se mettent pas en place assez rapidement.
        On n’a pas encore fini de prendre en compte les racines les plus
        profondes des dérèglements actuels qui sont en rapport  avec
        l’orientation, les fins, le sens et le contexte social de la croissance
        technologique et économique.
            112. Cependant, il est possible d’élargir  de nouveau le re-
        gard,  et la liberté  humaine est capable  de limiter  la technique,
        de l’orienter, comme de la mettre au service d’un autre type de
        progrès, plus sain, plus humain, plus social, plus intégral. La libé-
        ration par rapport au paradigme technocratique régnant a lieu, de
        fait, en certaines occasions, par exemple, quand des communau-
        tés de petits producteurs optent pour des systèmes de produc-
        tion moins polluants, en soutenant un mode de vie, de bonheur
        et de cohabitation non consumériste; ou bien quand la techni-
        que est  orientée  prioritairement  pour résoudre  les problèmes
        concrets des autres, avec la passion de les aider à vivre avec plus
        de dignité et moins de souffrances.
            114. Ce qui arrive en ce moment nous met devant l’urgence
        d’avancer  dans  une  révolution  culturelle  courageuse.  La  science
        et la technologie ne sont pas neutres, mais peuvent impliquer, du
        début à la fin d’un processus, diverses intentions et possibilités, et
        elles peuvent se configurer de différentes manières. Personne ne
        prétend vouloir retourner à l’époque des cavernes, cependant il est
        indispensable de ralentir la marche pour regarder la réalité d’une
        autre manière, recueillir les avancées positives et durables, et en
        même temps récupérer les valeurs et les grandes finalités qui ont
        été détruites par une frénésie mégalomane.
            117. Le manque de préoccupation pour mesurer les préjudices
        causés à la nature et l’impact environnemental des décisions est
        seulement le reflet le plus visible d’un désintérêt pour reconnaître
        le message que la nature porte inscrit dans ses structures mêmes.
        Quand on ne reconnaît pas, dans la réalité même, la valeur d’un
        pauvre, d’un embryon humain, d’une personne vivant une situa-
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