Page 232 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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232 Annexe D
193... Nous savons que le comportement de ceux qui consom-
ment et détruisent toujours davantage n’est pas soutenable,
tandis que d’autres ne peuvent pas vivre conformément à leur
dignité humaine. C’est pourquoi l’heure est venue d’accepter une
certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à
disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres
parties. Benoît XVI affirmait qu’«il est nécessaire que les socié-
tés technologiquement avancées soient disposées à favoriser
des comportements plus sobres, réduisant leurs propres besoins
d’énergie et améliorant les conditions de son utilisation». (Benoit
XVI, Message pour la Journée mondiale de la paix 2010, n. 9.)
194. Pour que surgissent de nouveaux modèles de progrès
nous devons «convertir le modèle de développement global», ce
qui implique de réfléchir de manière responsable «sur le sens de
l’économie et de ses objectifs, pour en corriger les dysfonctionne-
ments et les déséquilibres». (Ibid, n. 5.) Il ne suffit pas de concilier,
en un juste milieu, la protection de la nature et le profit financier,
ou la préservation de l’environnement et le progrès. Sur ces ques-
tions, les justes milieux retardent seulement un peu l’effondrement.
Il s’agit simplement de redéfinir le progrès. Un développement
technologique et économique qui ne laisse pas un monde meilleur
et une qualité de vie intégralement supérieure ne peut pas être
considéré comme un progrès.
195. Le principe de la maximalisation du gain, qui tend à s’iso-
ler de toute autre considération, est une distorsion conceptuelle
de l’économie: si la production augmente, il importe peu que cela
se fasse au prix des ressources futures ou de la santé de l’envi-
ronnement; si l’exploitation d’une forêt fait augmenter la produc-
tion, personne ne mesure dans ce calcul la perte qu’implique la
désertification du territoire, le dommage causé à la biodiversité
ou l’augmentation de la pollution.
Chapitre 6 – Éducation et
spiritualité écologiques
203. Étant donné que le marché tend à créer un mécanisme
consumériste compulsif pour placer ses produits, les personnes
finissent par être submergées, dans une spirale d’achats et de dé-
penses inutiles... Ce paradigme fait croire à tous qu’ils sont libres,
tant qu’ils ont une soi-disant liberté pour consommer, alors que
ceux qui ont en réalité la liberté, ce sont ceux qui constituent la
minorité en possession du pouvoir économique et financier...