Page 225 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Encyclique Laudato Si 225
la continuité de sa fertilité pour les générations futures; car, en
définitive, «au Seigneur la terre» (Ps24, 1), à lui appartiennent «la
terre et tout ce qui s’y trouve» (Dt 10, 14). Pour cette raison, Dieu
dénie toute prétention de propriété absolue: «La terre ne sera pas
vendue avec perte de tout droit, car la terre m’appartient, et vous
n’êtes pour moi que des étrangers et des hôtes» (Lv 25, 23).
Se soucier des êtres humains,
et pas seulement des animaux
90.... Il est vrai que nous devons nous préoccuper que d’autres
êtres vivants ne soient pas traités de manière irresponsable. Mais les
énormes inégalités qui existent entre nous devraient nous exaspérer
particulièrement, parce que nous continuons à tolérer que les uns se
considèrent plus dignes que les autres. Nous ne nous rendons plus
compte que certains croupissent dans une misère dégradante, sans
réelle possibilité d’en sortir, alors que d’autres ne savent même pas
quoi faire de ce qu’ils possèdent, font étalage avec vanité d’une soi-
disant supériorité, et laissent derrière eux un niveau de gaspillage
qu’il serait impossible de généraliser sans anéantir la planète. Nous
continuons à admettre en pratique que les uns se sentent plus hu-
mains que les autres, comme s’ils étaient nés avec de plus grands
droits.
91. Le sentiment d’union intime avec les autres êtres de la natu-
re ne peut pas être réel si en même temps il n’y a pas dans le cœur
de la tendresse, de la compassion et de la préoccupation pour les
autres êtres humains. L’incohérence est évidente de la part de celui
qui lutte contre le trafic d’animaux en voie d’extinction mais qui
reste complètement indifférent face à la traite des personnes, se
désintéresse des pauvres, ou s’emploie à détruire un autre être
humain qui lui déplaît. Ceci met en péril le sens de la lutte pour
l’environnement... Tout est lié. Il faut donc une préoccupation pour
l’environnement unie à un amour sincère envers les êtres humains,
et à un engagement constant pour les problèmes de la société.
La destination universelle des biens
93. Aujourd’hui croyants et non croyants, nous sommes d’ac-
cord sur le fait que la terre est essentiellement un héritage com-
mun, dont les fruits doivent bénéficier à tous. Pour les croyants cela
devient une question de fidélité au Créateur, puisque Dieu a créé le
monde pour tous. Par conséquent, toute approche écologique doit
incorporer une perspective sociale qui prenne en compte les droits
fondamentaux des plus défavorisés. Le principe de subordination