Page 223 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Encyclique Laudato Si  223

            20. Il existe des formes de pollution qui affectent quotidienne-
        ment les personnes. L’exposition aux polluants atmosphériques
        produit une large gamme d’effets sur la santé, en particulier des
        plus pauvres, en provoquant des millions de morts prématurées...
        À cela,  s’ajoute  la  pollution  qui affecte  tout  le  monde, due  aux
        moyens  de  transport,  aux  fumées  de  l’industrie,  aux  dépôts  de
        substances qui contribuent à l’acidification du sol et de l’eau, aux
        fertilisants, insecticides, fongicides, désherbants et agro-chimiques
        toxiques en général. La technologie, liée aux secteurs financiers,
        qui prétend être l’unique solution aux problèmes, de fait, est ordi-
        nairement incapable de voir le mystère des multiples relations qui
        existent entre les choses, et par conséquent, résout parfois un pro-
        blème en en créant un autre.
            21. Il faut considérer également la pollution produite par les dé-
        chets, y compris les ordures dangereuses présentes dans différents
        milieux. Des centaines de millions de tonnes de déchets sont pro-
        duites chaque année, dont beaucoup ne sont pas biodégradables:
        des déchets domestiques et commerciaux, des déchets de démoli-
        tion, des déchets cliniques, électroniques et industriels, des déchets
        hautement toxiques et radioactifs. La terre, notre maison commune,
        semble se transformer toujours davantage en un immense dépo-
        toir...
             Il nous coûte de reconnaître que le fonctionnement des écosys-
        tèmes naturels est exemplaire: les plantes synthétisent des subs-
        tances qui alimentent les herbivores; ceux-ci à leur tour alimentent
        les carnivores, qui fournissent d’importantes quantités de déchets
        organiques, lesquels donnent lieu à une nouvelle génération de vé-
        gétaux. Par contre, le système industriel n’a pas développé, en fin
        de cycle de production et de consommation, la capacité d’absorber
        et  de  réutiliser  déchets  et  ordures. On n’est  pas encore arrivé  à
        adopter un modèle circulaire de production qui assure des ressour-
        ces pour tous comme pour les générations futures, et qui suppose
        de limiter au maximum l’utilisation des ressources non renouvela-
        bles, d’en modérer la consommation, de maximiser l’efficacité de
        leur exploitation, de les réutiliser et de les recycler. Aborder cette
        question serait une façon de contrecarrer la culture du déchet qui
        finit par affecter la planète entière, mais nous remarquons que les
        progrès dans ce sens sont encore très insuffisants.
            50. Au lieu de résoudre les problèmes des pauvres et de penser
        à un monde différent, certains se contentent seulement de propo-
        ser une réduction de la natalité. Les pressions internationales sur
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