Page 221 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Encyclique Laudato Si 221
besoins inutiles pour faire rouler la roue du système économique
actuel. Comme on peut le voir dans la leçon 7 en page 102, cela
serait possible dans un système de démocratie économique, tel
que proposé par Vers Demain.
Tout serait à lire dans cette encyclique de 192 pages et de 264
paragraphes, car le Pape y emploie des termes très forts sur la né-
cessité de changement de mentalité en regard au problème envi-
ronnemental. Faute d’espace, nous nous contenterons donc d’en
donner ici les principaux éléments. Bonne lecture!
Alain Pilote
par le Pape François
1. «Laudato si’, mi’ Signore», – «Loué sois-tu, mon Seigneur»,
chantait saint François d’Assise. Dans ce beau cantique, il nous rap-
pelait que notre maison commune est aussi comme une sœur, avec
laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle,
qui nous accueille à bras ouverts: «Loué sois-tu, mon Seigneur,
pour sœur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne,
et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe». (Saint
François d’Assise, Cantique des créatures.)
2. Cette sœur crie en raison des dégâts que nous lui causons
par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a
déposés en elle. Nous avons grandi en pensant que nous étions ses
propriétaires et ses dominateurs, autorisés à l’exploiter. La violence
qu’il y a dans le cœur humain blessé par le péché se manifeste
aussi à travers les symptômes de maladie que nous observons
dans le sol, dans l’eau, dans l’air et dans les êtres vivants. C’est
pourquoi, parmi les pauvres les plus abandonnés et maltraités,
se trouve notre terre opprimée et dévastée, qui «gémit en travail
d’enfantement». Nous oublions que nous-mêmes, nous sommes
poussière (cf. Gn 2, 7). Notre propre corps est constitué d’éléments
de la planète, son air nous donne le souffle et son eau nous vivifie.
Saint François d’Assise
12. D’autre part, saint François, fidèle à l’Écriture, nous propo-
se de reconnaître la nature comme un splendide livre dans lequel
Dieu nous parle et nous révèle quelque chose de sa beauté et de
sa bonté: «La grandeur et la beauté des créatures font contempler,
par analogie, leur Auteur» (Sg 13, 5), et «ce que Dieu a d’invisible
depuis la création du monde, se laisse voir à l’intelligence à travers
ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité». C’est pourquoi