Page 219 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Discours de Thomas Sankara 219
et les coutelas que nous achetons sont inutiles.
Faisons en sorte également que le marché africain soit le mar-
ché des Africains: produire en Afrique, transformer en Afrique, et
consommer en Afrique. Produisons ce dont nous avons besoin, et
consommons ce que nous produisons, au lieu d’importer.
Le Burkina Faso est venu vous exposer ici la cotonnade (la fa-
brique du coton): produite au Burkina Faso, tissée au Burkina Faso,
cousue au Burkina Faso, pour habiller les Burkinabés (les habitants
du Burkina Faso). Ma délégation et moi-même nous sommes ha-
billés par nos tisserands, nos paysans. Il n’y a pas un seul fil qui
vienne de l’Europe ou de l’Amérique!
Je ne fais pas un défilé de mode, mais je voudrais simplement
dire que nous devons accepter de vivre africains, c’est la seule fa-
çon de vivre libres et de vivre dignes. Je vous remercie, monsieur
le Président. La patrie ou la mort, nous vaincrons!
Thomas Sankara
Une semaine avant de mourir, Sankara déclarait: «Les indi-
vidus peuvent être assassinés, mais vous ne pouvez pas tuer les
idées.» La solution est donc d’éduquer non seulement une seule
personne — le chef d’État ou président de la nation — mais toute la
population, sur l’escroquerie du système actuel d’argent-dette, et
d’informer les gens sur la façon dont un pays peut créer sa propre
monnaie sans dette, et garantir la sécurité économique de tous
ses citoyens. Telle est l’idée que le journal Vers Demain répand, et
comme la vérité, cette idée ne peut pas être éliminée ou réduite au
silence, au contraire, elle doit se répandre aux quatre coins de la
terre!