Page 218 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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218   Annexe C

        Faso comme celle qui viendrait de la part de jeunes sans maturité et
        sans expérience. Je ne voudrais pas non plus que l’on pense qu’il
        n’y a que les révolutionnaires à parler de cette façon. Je voudrais
        que l’on admette que c’est simplement l’objectivité et l’obligation et
        je peux citer dans les exemples de ceux qui ont dit de ne pas payer
        la dette des révolutionnaires comme des non révolutionnaires, des
        jeunes comme des vieux.
            Monsieur le Président, ce n’est donc pas de la provocation. Je
        voudrais que, très sagement, vous nous votiez des solutions. Je
        voudrais que notre conférence adopte la nécessité de dire claire-
        ment que nous ne pouvons pas payer la dette, non pas dans un
        esprit belliqueux, belliciste, ceci pour éviter que nous allions indivi-
        duellement nous faire assassiner.
            Si le Burkina Faso tout seul refuse de payer la dette, je ne
        serai pas là à la prochaine conférence.
            Par contre, avec le soutien de tous, dont j’ai besoin, nous pour-
        rons éviter de payer. Et en évitant de payer, nous pourrons (contri-
        buer) à notre développement.
            Et je voudrais terminer en disant que chaque fois qu’un pays
        africain a une arme, c’est contre un Africain. Ce n’est pas contre un
        Européen. Ce n’est pas contre un Asiatique. C’est contre un Afri-
        cain.
            Par conséquent, nous devons également, dans la lancée de la
        résolution de la question de la dette, trouver une solution au pro-
        blème de l’armement. Je suis militaire et je porte une arme. Mais,
        monsieur le Président, je voudrais que nous nous désarmions; par-
        ce que moi, je porte l’unique arme que je possède, et d’autres ont
        camouflé les armes qu’ils ont!
            Alors, chers frères, avec le soutien de tous, nous pourrons faire
        la paix chez nous. Nous pourrons également utiliser ces immenses
        potentialités pour développer l’Afrique, parce que notre sol, notre
        sous-sol, sont riches; nous avons suffisamment de bras, et nous
        avons un marché immense, très vaste — du nord au sud, de l’est à
        l’ouest. Nous avons suffisamment de capacités intellectuelles pour
        créer, ou tout au moins prendre la technologie et la science partout
        où nous pouvons les trouver.
            Monsieur le Président, faisons en sorte que nous mettions au
        point ce front uni d’Addis-Abeba contre la dette. Faisons en sorte
        que ce soit à partir d’Addis-Abeba que nous décidions de limiter la
        course aux armements entre pays faibles et pauvres. Les gourdins
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