Page 185 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Le Crédit Social et la doctrine sociale, 2e partie  185

        économique, institutionnelle, législative offerte aux entités socia-
        les plus petites, correspond une série d’implications dans un sens
        négatif, qui imposent à l’État de s’abstenir de tout ce qui restrein-
        drait, de fait, l’espace vital des cellules mineures et essentielles de
        la société. Leur initiative, leur liberté et leur responsabilité ne doi-
        vent pas être supplantées.
            187. Le principe de subsidiarité protège les personnes des abus
        des instances supérieures et incite ces dernières à aider les indivi-
        dus et les corps intermédiaires à développer leurs fonctions. Ce
        principe s’impose parce que toute personne, toute famille et tout
        corps intermédiaire ont quelque chose d’original à offrir à la com-
        munauté. L’expérience atteste que la négation de la subsidiarité ou
        sa limitation au nom d’une prétendue démocratisation ou égalité de
        tous dans la société, limite et parfois même annule l’esprit de liber-
        té et d’initiative. Certaines formes de concentration, de bureaucra-
        tisation, d’assistance, de présence injustifiée et excessive de l’État
        et de l’appareil public contrastent avec le principe de subsidiarité.

                             L’État-Providence
            Comme l’explique M. Louis Even, «pour accomplir ses fonc-
        tions propres, César ne doit pas recourir à des moyens qui em-
        pêchent les personnes, les familles d’accomplir les leurs ... Parce
        qu’il n’accomplit pas ce redressement, que lui seul peut accomplir
        (casser le monopole de la création  de l’argent  par les banques
        privées et créer lui-même, pour la nation, son propre argent sans
        dette), César sort de son rôle, accumule des fonctions, s’en auto-
        rise, pour imposer des charges lourdes, parfois ruineuses, aux ci-
        toyens et aux familles. Il devient ainsi l’instrument d’une dictature
        financière qu’il devrait abattre.»
            Ces fonctions que l’État accumule, au lieu de corriger le sys-
        tème  financier,  créent  une bureaucratie  monstrueuse, avec une
        armée de fonctionnaires qui embête plus les citoyens qu’elle ne les
        sert. Dans son encyclique Centesimus annus (n. 48), le Pape Jean-
        Paul II dénonce ces excès de l’«État-Providence»:
            «On a assisté, récemment, à un important élargissement du
        cadre de ces interventions (de l’État), ce qui a amené à consti-
        tuer, en quelque sorte, un État de type nouveau, l’«État du bien-
        être» (ou État-Providence)... Cependant, au cours de ces derniè-
        res années en particulier, des excès ou des abus assez nombreux
        ont provoqué des critiques sévères de l’État du bien-être... (qui)
        provoque la déperdition des forces humaines, l’hypertrophie des
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