Page 182 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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182 Leçon 14
ils comme frappés de paralysie devant
l’absurde d’une situation où la richesse
de quelques-uns tolérerait la persistance
de la misère d’un grand nombre?... on
ne saurait en arriver là sans avoir com-
mis de graves erreurs d’orientation, ne
serait-ce parfois que par négligence ou
omission; il est grand temps de décou-
vrir en quoi les mécanismes sont faus-
sés, afin de rectifier, ou plutôt de redres-
ser de bout en bout la situation.» (Paul VI
à la Conférence Mondiale de l’Alimenta-
Paul VI tion, Rome, 9 novembre 1974.)
«De toute évidence, il y a un défaut capital, ou plutôt un en-
semble de défauts et même un mécanisme défectueux à la base
de l’économie contemporaine et de la civilisation matérialiste, qui
ne permettent pas à la famille humaine de se sortir, dirais-je, de
situations aussi radicalement injustes.» (Jean-Paul II, encyclique
Dives in Misericordia, 30 novembre 1980, n. 11.)
La misère en face de l’abondance... «représente en quelque
sorte un gigantesque développement de la parabole biblique du
riche qui festoie et du pauvre Lazare. L’ampleur du phénomène
met en cause les structures et les mécanismes financiers, moné-
taires, productifs et commerciaux qui, appuyés sur des pressions
politiques diverses, régissent l’économie mondiale; ils s’avèrent
incapables de résorber les injustices héritées du passé et de fai-
re face aux défis urgents et aux exigences éthiques du présent...
Nous sommes ici en face d’un drame dont l’ampleur ne peut lais-
ser personne indifférent.» (Jean-Paul II, Redemptor hominis, n. 15.)
Réforme du système financier
Les Papes dénoncent la dictature de l’argent rare et demandent
une réforme des systèmes financiers et économiques, l’établisse-
ment d’un système économique au service de l’homme:
«Il est nécessaire de dénoncer l’existence de mécanismes
économiques, financiers et sociaux qui, bien que menés par la
volonté des hommes, fonctionnent souvent d’une manière quasi
automatique, rendant plus rigides les situations de richesse des
uns et de pauvreté des autres.» (Jean-Paul II, encyclique Sollici-
tudo rei socialis, n. 16.)