Page 181 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Le Crédit Social et la doctrine sociale, 2e partie 181
res qui permettent de participer au développement». (Jean-Paul II,
Centesimus Annus, 35.)
Que tous soient réellement «capitalistes» et aient accès aux
biens de la terre, cela serait rendu possible par le dividende du Cré-
dit Social. Comme il a été fait mention dans les leçons précédentes,
ce dividende est basé sur deux choses : l’héritage des ressources
naturelles, et les inventions des générations passées. C’est exacte-
ment ce que le Pape Jean-Paul II écrivait en 1981 dans son Encycli-
que Laborem exercens, sur le travail humain (n. 13) :
«L’homme, par son travail, hérite d’un double patrimoine: il
hérite d’une part de ce qui est donné à tous les hommes, sous
forme de ressources naturelles et, d’autre part, de ce que tous les
autres ont déjà élaboré à partir de ces ressources, en réalisant un
ensemble d’instruments de travail toujours plus parfaits. Tout en
travaillant, l’homme hérite du travail d’autrui.»
La pauvreté en face de l’abondance
Dieu a mis sur la terre tout ce qu’il faut pour nourrir tout le mon-
de. Mais à cause du manque d’argent, les produits ne peuvent plus
joindre les gens qui ont faim: des montagnes de produits s’accu-
mulent en face de millions qui meurent de faim. C’est le paradoxe
de la misère en face de l’abondance:
«Quel cruel paradoxe de vous voir si nombreux ici même en
détresse financière, vous qui pourriez travailler pour nourrir vos
semblables, alors qu’au même moment la faim, la malnutrition
chronique et le spectre de la famine touchent des milliers de gens
ailleurs dans le monde.» (Jean-Paul II aux pêcheurs, St. John’s,
Terre-Neuve, 12 septembre 1984.)
«Jamais, plus jamais la faim! Mesdames et messieurs, cet
objectif peut être atteint. La menace de la faim et le poids de la
malnutrition ne sont pas une fatalité inéluctable. La nature n’est
pas, en cette crise, infidèle à l’homme. Tandis que, selon l’opi-
nion généralement acceptée, 50% des terres cultivables ne sont
pas encore mises en valeur, le fait s’impose du scandale d’énor-
mes excédents alimentaires que certains pays détruisent pério-
diquement faute d’une sage économie qui en aurait assuré une
consommation utile.
«Nous touchons ici au paradoxe de la situation présente: L’hu-
manité dispose d’une maîtrise inégalée de l’univers; elle dispose
des instruments capables de faire rendre à plein les ressources
de celui-ci. Les détenteurs mêmes de ces instruments resteront-