Page 184 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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            185.  Présente  dès la première grande  encyclique sociale,  la
        subsidiarité  figure  parmi les  directives  les  plus constantes  et  les
        plus caractéristiques de la doctrine sociale de l’Église. (Cf. Léon XIII,
        Encyclique Rerum Novarum, 11.) Il est impossible de promouvoir
        la dignité de la personne si ce n’est en prenant soin de la famille,
        des groupes, des associations, des réalités territoriales locales, bref
        de toutes les expressions associatives de type économique, social,
        culturel, sportif, récréatif, professionnel, politique, auxquelles les
        personnes donnent spontanément vie et qui rendent possible leur
        croissance sociale effective.
            Tel est le cadre de la société civile, conçue comme l’ensemble
        des rapports entre individus et entre sociétés intermédiaires, les
        premiers à être instaurés et qui se réalisent grâce à «la personna-
        lité créative du citoyen». Le réseau de ces rapports irrigue le tissu
        social et constitue la base d’une véritable communauté de person-
        nes, en rendant possible la reconnaissance de formes plus élevées
        de socialité.
            186. L’exigence de protéger et de promouvoir les expressions
        originelles de la socialité est soulignée par l’Église dans l’ency-
        clique Quadragesimo anno (n. 203) dans laquelle le principe de
        subsidiarité  est indiqué comme un principe  très important  de
        la «philosophie sociale» : «De même qu’on ne peut enlever aux
        particuliers, pour les transférer à la communauté, les attributions
        dont ils sont capables de s’acquitter de leur seule initiative et par
        leurs propres  moyens, ainsi ce serait  commettre  une injustice,
        en même temps que troubler d’une manière très dommageable
        l’ordre social, que de retirer aux groupements d’ordre inférieur,
        pour les confier  à  une collectivité  plus vaste  et  d’un rang plus
        élevé, les fonctions qu’ils sont en mesure de remplir eux-mêmes.
        L’objet naturel de toute intervention en matière sociale est d’aider
        les membres du corps social, et non pas de les détruire ni de les
        absorber».
            Sur la base de ce principe, toutes les sociétés d’ordre supérieur
        doivent se mettre en attitude d’aide («subsidium») — donc de sou-
        tien, de promotion, de développement — par rapport aux sociétés
        d’ordre mineur. De la sorte, les corps sociaux intermédiaires peu-
        vent remplir de manière appropriée les fonctions qui leur revien-
        nent, sans devoir les céder injustement à d’autres groupes sociaux
        de niveau supérieur, lesquels finiraient par les absorber et les rem-
        placer et, à la fin, leur nieraient leur dignité et leur espace vital.
            A la subsidiarité comprise dans un sens positif, comme aide
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