Page 177 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Leçon 14
Le Crédit Social et la doctrine
sociale de l’Église (2e partie)
Dans la leçon précédente, nous avons développé le premier
des quatre principes de base de la doctrine sociale de l’Église, la
primauté de la personne humaine, qui signifie que tous les systè-
mes existent pour servir la personne humaine.
Donc, le but des systèmes économique et financier, selon l’Égli-
se, est aussi le service de l’homme. Le but du système économi-
que, c’est la satisfaction des besoins humains. C’est ce que Pie XI
rappelle dans son encyclique Quadragesimo anno (n. 75):
«L’organisme économique et social sera sai-
nement constitué et atteindra sa fin alors seule-
ment qu’il procurera à tous et à chacun de ses
membres tous les biens que les ressources de la
nature et de l’industrie, ainsi que l’organisation
vraiment sociale de la vie économique, ont le
moyen de leur procurer.
«Ces biens doivent être assez abondants
pour satisfaire aux besoins d’une honnête sub-
sistance et pour élever les hommes à ce degré Pie XI
d’aisance et de culture qui, pourvu qu’on en use
sagement, ne met pas d’obstacle à la vertu, mais en facilite au
contraire singulièrement l’exercice.»
Maintenant, développons les trois autres principes mention-
nés dans le Compendium de la doctrine sociale de l’Église: le bien
commun, la subsidiarité, la solidarité.
Le bien commun
164. De la dignité, de l’unité et de l’égalité de toutes les person-
nes découle avant tout le principe du bien commun, auquel tout
aspect de la vie sociale doit se référer pour trouver une plénitude
de sens. Selon une première et vaste acception, par bien commun
on entend : «cet ensemble de conditions sociales qui permettent,
tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur
perfection d’une façon plus totale et plus aisée». (Gaudium et
Spes, 26.)
167. Le bien commun engage tous les membres de la société:
aucun n’est exempté de collaborer, selon ses propres capacités,