Page 172 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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sation elle-même des maux qui sont dus au
néfaste système qui l’accompagnait. Il faut
au contraire en toute justice reconnaître
l’apport irremplaçable de l’organisation du
travail et du progrès industriel à l’oeuvre du
développement.» (Paul VI, Encyclique Popu-
lorum progressio, sur le développement des
peuples, 26 mars 1967, n. 26.)
Le vice du système: l’argent est créé
par les banques sous forme de dette
C’est le système financier qui n’accomplit pas son rôle, il a été
détourné de sa fin. (Faire les biens joindre les besoins.) L’argent ne
devrait être qu’un instrument de distribution, un signe qui donne
droit aux produits, une simple comptabilité.
L’argent devrait être un instrument de service, mais les ban-
quiers, en se réservant le contrôle de la création de l’argent, en ont
fait un instrument de domination: Puisque le monde ne peut vivre
sans argent, tous —gouvernements, compagnies, individus — doi-
vent se soumettre aux conditions imposées par les banquiers pour
obtenir de l’argent, qui est le droit de vivre dans notre société ac-
tuelle. Cela établit une véritable dictature sur la vie économique: Les
banquiers sont devenus les maîtres de nos vies, tel que le rapportait
très justement encore Pie XI dans Quadragesimo anno (n. 106).
«Ce pouvoir est surtout considérable chez ceux qui, déten-
teurs et maîtres absolus de l’argent et du crédit, gouvernent
le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils dis-
tribuent le sang à l’organisme économique dont ils tiennent la
vie entre leurs mains, si bien que, sans leur consentement, nul
ne peut plus respirer.»
Aucun pays ne peut rembourser sa dette dans le système ac-
tuel, puisque tout argent est créé sous forme de dette: tout l’argent
qui existe vient en circulation seulement lorsqu’il est prêté par les
banques, à intérêt. Et chaque fois qu’un prêt est remboursé, cette
somme d’argent cesse d’exister, est retirée de la circulation.
Le défaut fondamental dans ce système est que lorsque les
banques créent de l’argent nouveau sous forme de prêts, elles de-
mandent aux emprunteurs de ramener à la banque plus d’argent
que ce que la banque a créé. (Les banques créent le capital qu’elles
prêtent, mais pas l’intérêt qu’elles exigent en retour.) Puisqu’il est
impossible de rembourser de l’argent qui n’existe pas, la seule so-