Page 169 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Le Crédit Social et la doctrine sociale de l’Église 169
marxiste... deux conceptions du développement imparfaites et
ayant besoin d’être radicalement corrigées.»
Il est facile à comprendre pourquoi l’Église condamne le com-
munisme, ou collectivisme marxiste qui, comme le rappelait le
Pape Pie XI, est «intrinsèquement pervers» et anti-chrétien, puisque
son but avoué est la destruction complète de la propriété privée,
de la famille, et de la religion. Mais pourquoi l’Église condamnerait-
elle le capitalisme? Le capitalisme ne vaudrait pas mieux que le
communisme?
Dans le second chapitre de l’encycli-
que Centesimus annus, Jean-Paul II rap-
pelle les différents événements qui ont
eu lieu à travers le monde depuis l’ency-
clique de Léon XIII jusqu’à aujourd’hui, en
passant par les deux guerres mondiales et
l’établissement du communisme en Euro-
pe de l’Est, et souligne combien Léon XIII
avait eu raison de dénoncer le socialisme
qui, loin de régler la question sociale, allait
s’avérer une faillite monumentale, causant
la souffrance de millions d’innocentes vic-
times: Léon XIII
«En effet, écrit Jean-Paul II, le Pape Léon XIII prévoyait les
conséquences négatives — sous tous les aspects: politique, so-
cial et économique — d’une organisation de la société telle que
la proposait le «socialisme »... Il faut souligner ici la clarté avec
laquelle est saisi ce qu’il y a de mauvais dans une solution qui,
sous l’apparence d’un renversement des situations des pauvres
et des riches, portait en réalité préjudice à ceux-là mêmes qu’on
se promettait d’aider. Le remède se serait ainsi révélé pire que le
mal. En caractérisant la nature du socialisme de son époque, qui
supprimait la propriété privée, Léon XIII allait au coeur du pro-
blème.»
L’erreur fondamentale du socialisme, dit Jean-Paul II, est
l’athéisme, car en niant l’existence de Dieu, d’un être supérieur qui
a créé l’homme, on nie aussi l’existence de toute loi morale, de
toute dignité et de tous droits de la personne; cela mène aux dicta-
tures — où c’est l’État qui décide ce qui est bon pour l’individu, ou
au désordre social et à l’anarchie — où chaque individu se fabrique
sa propre conception de ce qui est bien ou mal.