Page 171 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Le Crédit Social et la doctrine sociale de l’Église  171

                            ferme  familiale,  quelques  actions  d’entre-
                            prises  moyennes ou grandes.»  (Jean  XXIII,
                            Mater et Magistra, nn. 114-115.)
                               Le  Crédit  Social,  avec  son  dividende  à
                            chaque  individu,  reconnaîtrait  chaque  être
                            humain comme étant un véritable capitaliste,
                            propriétaire d’un capital, cohéritier des riches-
                            ses naturelles et  du progrès (les inventions
            Jean XXIII     humaines, la technologie).
                         Le capitalisme a été vicié
                         par le système financier
            Ce que l’Église reproche au système capitaliste, c’est que, pré-
        cisément, tous et chacun des êtres humains vivant sur la planète
        n’ont pas accès à un minimum de biens matériels, permettant une
        vie décente, et que même dans les pays les plus avancés, il existe
        des milliers de personnes qui ne mangent pas à leur faim. C’est le
        principe de la destination universelle des biens qui n’est pas atteint:
        la production existe en abondance, mais c’est la distribution qui est
        défectueuse.
            Et dans le système actuel, l’instrument qui permet la distribu-
        tion des biens et des services, le signe qui permet d’obtenir les
        produits, c’est l’argent. C’est donc le système d’argent, le système
        financier qui fait défaut dans le capitalisme.
            Les maux du système capitaliste ne proviennent  donc pas
        de sa nature (propriété privée, libre entreprise), mais du système
        financier qu’il utilise, un système financier qui domine au lieu de
        servir, qui vicie le capitalisme. Le Pape Pie XI écrivait dans son en-
        cyclique Quadragesimo anno, en 1931: «Le capitalisme n’est pas
        à condamner en lui-même, ce n’est pas sa constitution qui est
        mauvaise, mais il a été vicié.»
            Ce que l’Église condamne, ce n’est pas le capitalisme en tant
        que système producteur, mais, selon les mots du Pape Paul VI, le
        «néfaste système qui l’accompagne», le système financier:
            «Ce libéralisme sans frein conduit à la dictature à bon droit
        dénoncée par  Pie  XI  comme génératrice  de  ‘l’impérialisme  de
        l’argent’. On ne saurait trop réprouver de tels abus, en rappelant
        encore une fois solennellement que l’économie est au service
        de l’homme. Mais s’il est vrai qu’un certain capitalisme a été la
        source de trop de souffrances, d’injustices et de luttes fratricides
        aux effets durables, c’est à tort qu’on attribuerait à l’industriali-
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