Page 89 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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13. Techniciens oui. Technocrates non 87
transmis de génération en génération grâce à la vie en société. Cela
confère à toute la société, à tous ses membres, des droits sur une
part de la production même si toute la production sort de l’entre-
prise privée.
En politique
Il y a aussi d’autres biens que les biens purement matériels.
Entre autres, le grand bien de la liberté. Un bien dû à chaque per-
sonne. Un bien qu’aucune association, aucun syndicat, aucun
gouvernement local, provincial ou national n’a le droit de fouler
aux pieds. La liberté pour chaque personne de choisir, d’accepter
ou de refuser, en autant que l’exercice de cette liberté n’entrave
pas l’exercice du même droit chez les autres.
Ce sont là des principes hautement proclamés par l’école
créditiste. Il est nécessaire de les rappeler car, dans la pratique,
il arrive que la soif de dominer par certains individus, ou la re-
cherche de plus de pouvoir par des gouvernements, fait litière
de cette liberté personnelle. C’est même la grande tentation chez
les gouvernements actuels. Par des étatisations, par des planifi-
cations, par des interventions croissantes dans des domaines qui
devraient être laissés aux personnes, aux familles, aux groupe-
ments libres, aux corps inférieurs, les gouvernements empiètent
de plus en plus sur la liberté de choix des personnes. Pas seu-
lement les gouvernements sur la liberté de choix des citoyens,
mais des syndicats ouvriers sur la liberté de choix des travailleurs
qu’ils veulent enrôler de force, ou au moins cotiser de force.
Guerre à toute dictature
Tout cela est de la même tendance politique que le socia-
lisme d’État, que le communisme, que l’État technocrate. Et les
créditistes authentiques de Vers Demain combattent l’ennemi
sur tous ces fronts. L’ennemi est comme l’hydre à sept têtes de
la légende. N’en voir qu’une, ne se défendre que contre celle-là,
c’est se laisser manger par les six autres têtes. À quoi servirait-il,
par exemple, pour les créditistes, de ne dénoncer que la seule dic-
tature financière, de proposer des remèdes seulement contre la
dictature financière si pendant ce temps-là, on laisse s’implanter
graduellement une dictature politique contre laquelle on n’aura
même plus la liberté de protester.
Et quelle différence y aurait-il entre une dictature politique éta-
blie par une révolution à la manière russe ou une dictature politi-